Après une première saison qui a surpris tout le monde par un humour touchant et une bienveillance constante, et fort de ses awards à tout va, Ted Lasso est revenu pour une saison 2 tout bonnement grandiose. Une série qui fait du bien certes, mais qui est aussi réellement nécessaire, tant qu’elle devrait être remboursée par la sécu. Critique.
Dans la saison 1, l’intrigue principale tournait autour de Rebecca, nouvellement patronne du club de foot de Richmond, qui engageait volontairement le coach loser Ted Lasso pour emmerder son ex-mari à qui appartenait le club. Sauf que la méthode Lasso fait mouche humainement, à défaut de réellement briller sur le terrain. Toutefois, le succès est ailleurs, plus volatile, insaisissable, dans la bienveillance constante qu’il impose à toute une galerie de personnages forts et faillibles. Tout cela avec un humour certain, un rythme en pointillé, qui fait du bien dans un monde où tout va trop vite. Ici, les problèmes, obstacles et arcs sont souvent désamorcés en quelques minutes, scènes ou épisodes. En saison 2, libéré du joug imposé par sa narration de base mettant en scène une méchante/le gentil, les auteur.e.s ont l’occasion de s'appesantir sur chacun des personnages, qu’on apprend toujours à (parfois moins) aimer, profondément et complètement, au travers de 12 épisodes en état de grâce.
Masterclass sur masterclass, les épisodes s'enchaînent et ne se ressemblent pas, mais menant souvent du rire au larmes, souvent d’une réplique à l’autre, dans de véritables coups de génie comique sensibles, dans lequel la troupe d’acteur.rice.s excellent. Jason Sudeikis en tête évidemment, qui prête toujours sa gouache naturelle (et moustachue) au protagoniste éponyme, mais aussi le casting de seconds, qui ont tous le droit à leur moment de gloire et de spotlight bien mérité. La saison 2 de Ted Lasso est tour à tour la meilleure romcom de l’année (avec une romance ultra bienvenue), un freak-show weird, une thérapie post-traumatique, le film de Noël de l’année ou même un remède contre le deuil. Et elle fait même d’un des personnages les plus adorables progressivement un antagoniste. Mais tout dans Ted Lasso fait du bien. Toutefois, le feel-good n’est jamais loin d’un pendant plus tragique qui conduira les personnages tout comme le spectateur à un travail sur eux, sans jamais pourtant être minant ou chiant. Assez prodigieux.
Roy et Keeley sont le meilleur couple de télévision ever. Leur relation est purement géniale. Et leurs interprètes, Brett Goldstein et Juno Temple, le sont tout autant. Hannah Waddingham (Rebecca), Jeremy Swift (Higgins), Brendan Hunt (Beard), Nick Mohammed (Nate), Toheeb Jimoh (Sam) et même Phil Dunster (Jamie) sont toujours le meilleur ensemble cast actuellement à la télévision. Ajoutez leur Sarah Niles, qui vient prêter main forte au moral de l’équipe dans cette deuxième saison, et l’écriture peut alors prendre encore plus de hauteur, pour des scènes de thérapie déchirante de vérité, ou de confession subtile, jamais tire-larmes. Que c’est beau (et bon) d’avoir une série aussi forte et aussi drôle, avec autant de personnages si bien écrits et interprétés. Petit chef d’œuvre.
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