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SENSE8 (critique)

Dernière mise à jour : 1 sept. 2022

Première série des sœurs Wachowski à voir le jour sur Netflix en 2015, Sense8 a séduit tout un tas de spectateur.rice.s tout autour du monde, pour appliquer son intrigue à la vraie vie. Pour notre rétrospective Wachowski, Anouck Vergnaud se charge d'y faire honneur.

Un pitch intriguant, un casting très multiculturel, le vaste budget de Netflix et la première tentative de Lana et Lilly Wachowski avec le format sériel ? Où est-ce qu’on signe ?


Synopsis : Aux quatre coins du monde, 8 personnes se réveillent un matin, connecté•es les un•e•s aux autres, partageant ainsi émotions, compétences et sensations. Ces 8 “sensates” devront faire face à une mystérieuse organisation, la Biologic Preservation Organization (BPO), qui va constamment les traquer pour les faire disparaître.


Avec Sense8, les réalisatrices avaient à cœur d’aborder des thèmes encore peu explorés à la TV en 2015, comme le genre, l’identité ou la sexualité et la politique. Le show a été annulé au bout de 2 saisons, mais suite à une mobilisation massive des fans, est revenu en 2018 pour un épisode spécial de 2 heures, bouclant l’histoire.

Cette mobilisation est devenue emblématique de la série, mais pour celles et ceux qui l’ont vue, c’est finalement très peu surprenant. La réalisation est très méticuleuse avec l’aspect un peu “papier glacé” que peuvent prendre les œuvres des Wachoswki post-Matrix. La BO est très efficace (notamment un superbe montage, très poignant, sur la chanson “What’s up?” des 4 Non Blondes). La série est tournée dans 9 villes différentes, ancrant vraiment les visuels dans le concret : Chicago, San Francisco, Londres, Berlin, Séoul, Reykjavík, Mexico, Nairobi et Mumbai. Nous sommes loin du monde CGI de Matrix !


Mais ce qui est au cœur de Sense8, ce sont les personnages. Le format donne aux créatrices le temps d’étoffer leurs protagonistes et leurs allié•e•s. Des étrangers que tout sépare entre Capheus (Aml Ameen puis Toby Onwumere), conducteur de taxi de Nairobi, Wolfgang (Max Riemelt), petite frappe allemande, Kala (Tina Desai), étudiante en médecine indienne, ou encore Will (Brian J. Smith), officier de police à Chicago, Riley (Tuppence Middleton), DJ icelandaise au passé compliqué et Lito (Miguel Angel Silvestre), star de cinéma mexicain qui vit dans la peur de voir son homosexualité révelée.


Mention toute spéciale aux extraordinaires Nomi (Jamie Clayton), hacktiviste trans (et sa compagne Amanita (Freema Agyeman, toujours aussi juste)) et Sun (Bae Doona), qui vit une double vie entre business la journée et underground kickboxing la nuit.


Ces personnages sont tour à tour, forts, confiants, terrifiés, traumatisés, tout simplement humains. Et la réalisation avec beaucoup de gros plans visages et de travelling où l’on passe de l’un à l’autre, donne cette impression d’être nous, audience, le neuvième Sensate.


Le rythme de l’intrigue avance par à-coups entre scènes d’action et méandres du quotidien de nos protagonistes. On sent la volonté des créatrices de nous faire plonger dans le monde de chacun des Sensates. Après tout, être connecté à 7 autres personnes et pouvoir intervenir dans leurs réalités, ça ne se maîtrise pas du jour au lendemain ! Assez rapidement, l’audience devient un•e cheerleader enthousiaste d’une équipe hétéroclite mais irrésistiblement attachante.

Evidemment, on reste dans une série de science-fiction, avec un scénario parfois un peu capillotracté. Cependant, ce qui rend Sense8 si touchante, c’est la justesse de l’exploration des expériences de vie si différentes. Un peu de connexion humaine qui ne peut pas faire de mal à revoir dans ces temps si compliqués!

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