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SAGE-HOMME (critique)

En salles depuis la mi-mars, Sage-Homme est un petit succès d'estime encore présent dans une combinaison respectable de cinémas dans l'Hexagone. Bénédicte Boucher nous livre son avis sur ce joli film.

Une jolie comédie qui nous plonge dans le rose au masculin

Ce joli film réalisé par Jennifer Devoldère nous plonge dans le rose au masculin, et plus précisément dans l’univers de Léopold, un jeune étudiant en médecine qui après avoir échoué le classement pour "Médecine", n’obtient que le classement pour intégrer le cycle "Maïeutique". Sa quête personnelle débute alors et dès les premières secondes du film, le spectateur accompagne pleinement le personnage dans ses doutes, ses craintes et ses espoirs. Un peu comme le film Pupille de Jeanne Herry sorti en 2018, Sage-Homme traite d’un sujet pas assez évoqué sur le devant de la scène. Des sujets qui une fois déroulés appellent à des réflexions sur d’autres sujets, comme un éventail rempli de thèmes qui mêlent l’humain, le droit et le collectif. Dans ce film, c’est le métier de sage-femme qui est à l’honneur. Et pas une minute ne passe sans qu’il soit possible de se dire que ce métier est inconnu. Ce sont des dames qui donnent la vie, mais encore ? L’éventail doit être déroulé et c’est ce que la réalisatrice a fait avec ce film. Elle y ouvre la réflexion sur ce milieu féminin et une nouvelle fois, pas une minute ne passe sans se dire que oui, les hommes aussi auraient leur place pour exercer une telle profession.


Sage-Homme ne s’attarde pas avec insistance sur certains sujets, mais n’en oublie pas pour autant, c’est ce qui le rend fort. Le cœur du film n’est pas de traiter assidûment l’entièreté des questions que pose la profession de sage-femme. Au contraire, il s’agit de dresser pour le spectateur un panel certes large, mais non-exhaustif du quotidien de cette belle profession. Ainsi nous pouvons nous immerger complètement dans ce film, ressentir les émotions de chaque personnage. Qu’il s’agisse du courageux Léopold, incarné par Melvin Boomer (Le Monde de Demain), mais également de la puissante et charismatique Nathalie, interprétée par Karin Viard (Jalouse, La Famille Bélier) : deux personnages principaux qui forment un duo idéal et touchant. Le quotidien tout rose (ou pas) de Léopold, c’est avant tout les progrès qu’il fait à l’hôpital, dans le service de maternité où Nathalie, sa tutrice universitaire et son éclaireuse de tous les jours, lui apprend un peu plus chaque jour. Nathalie incarne la sage-femme humaine, que de nombreuses femmes rêveraient de rencontrer sur leur chemin. Et dans ce film, le spectateur assiste à la transmission entre Léopold et elle — et c’est profondément émouvant.

Le film nous montre également le quotidien familial de Léopold qui, en compagnie de son père et souvent en présence d’autres membres masculins de sa famille, participe activement à l’éducation de ses deux jeunes frères. Une famille composée de quatre garçons et d’un père qui doit faire face, malgré le décès de sa femme quelques années auparavant. On ose également nous montrer une autre fenêtre d’espoir de la vie du jeune Léopold : cette lumière c’est Fatou, une jeune étudiante sage-femme elle aussi, incarnée par Tracy Gotoas. Une idylle comme soutien pour le jeune étudiant en maïeutique. Il s’agit alors d’un prétexte pour évoquer en toute légèreté la vie amoureuse des jeunes étudiants, parfois en proie à des doutes bien légitimes. Ainsi, force est de constater que l’emploi de scènes humoristiques vraiment très drôles et ce, tout au long du film, pour aborder des thèmes souvent méconnus, permet de rendre ces sujets moins intangibles. Et c’est à mon sens ici aussi que réside la force du film.

La magnifique musique lunaire et métallique composée par Dim Sum accompagne parfaitement la quête du personnage principal. Elle ne vient pas en excès se placer sur le film mais au contraire, c’est délicatement qu’elle peut être perçue comme un véritable appui au jeu des deux personnages principaux, notamment. Sage-Homme est donc une comédie touchante dont les couleurs vives font plaisir et rappelle que le rose au masculin c’est beau aussi. Un réel coup de cœur à découvrir !

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