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MISSION: IMPOSSIBLE - ROGUE NATION (critique)

Notre rétrospective Tom Cruise continue aujourd’hui avec le cinquième volet des aventures d’Ethan Hunt sorti en 2015. Ce Mission : Impossible – Rogue Nation marque l’arrivée de Christopher McQuarrie à la réalisation et au scénario. Avis de Pauline Lecocq sur PETTRI.

Synopsis : L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.


Quatre ans après le génial Protocole Fantôme, Ethan Hunt et son équipe reviennent pour de nouvelles aventures avec ce Rogue Nation. Christopher McQuarrie arrive aux commandes de la saga. Ce scénariste réputé (oscarisé pour The Usual Suspects) est passé avec succès à la réalisation avec son deuxième très bon film, Jack Reacher, qui lui permet de démarrer une fructueuse collaboration avec Tom Cruise. Il signe à la fois la mise en scène de cet épisode ainsi que le scénario.

Le cahier des charges, pourtant bien rempli, est savamment mené en un peu plus de deux heures seulement : séquences d’action impressionnantes (la scène d’introduction avec l’avion, la course-poursuite en moto, et la scène sous l’eau notamment), humour, retournements de situations et masques (dans une excellente scène vers la fin). Et puis, le long-métrage possède peut-être la meilleure séquence de toute la saga Mission : Impossible : la scène de l’opéra à Vienne (gros morceau du film). Elle rend hommage à la fois à Hitchcock et son film L’homme qui en savait trop (1956), à De Palma (réalisateur du premier opus), et trouve tout à fait son ton (la touche Mission : Impossible) avec un suspense haletant et une mise en scène grandiose. En effet, Ethan Hunt tente d’empêcher un meurtre dans les coulisses au moment où « Nessun Dorma » (célèbre morceau tiré de l’opéra Turandot de Puccini) est chanté sur scène devant une salle comble. Tous les combats se font avec un minimum de bruit et avec un jeu de lumière magnifique. Une très grande scène de cinéma tout court, avec enjeux et rebondissements pluriels.

Notons également l’excellente musique, captivante en particulier dans la séquence d’introduction, avec des cuivres en rythme saccadé. Elle est signée par Joe Kraemer, fidèle collaborateur de Christopher McQuarrie (sur ses trois films, Way of the gun, Jack Reacher puis ce celui-ci).

Niveau personnages, l’increvable Luther (Ving Rhames) et l’adorable Benji (Simon Pegg) reviennent, ainsi que William Brandt (Jeremy Renner), personnage mystérieux introduit dans l’épisode précédent. Renner amène d’ailleurs pas mal de légèreté avec un humour pince-sans-rire (il faut dire que Benji a des soucis) : « I can neither confirm nor deny… » Du reste, c’est bien lui qui ouvre et ferme le film en termes de dialogues, preuve de l’importance que prend son personnage. Il fait face à un petit nouveau : Alec Baldwin en redoutable directeur de la CIA qui veut dissoudre l’IMF.

Cependant, c’est surtout l’introduction du personnage d’Ilsa Faust que l’on retient. Incarnée par l’excellente Rebecca Ferguson (dont on désespère qu’elle incarne un jour l’actrice Ingrid Bergman tant elle lui ressemble), Faust est une espionne trouble et troublante. Pour qui travaille-t-elle vraiment, est-elle une agent double, voire triple ? Un indice se cache dans son nom, ce qui paraît peut-être un petit peu trop évident (pacte avec le diable tmtc).

Quelques bémols tout de même, malgré la qualité de l’ensemble. En effet (et c’est en général le souci avec la saga), cela manque quand même d’un vrai méchant, même si Sean Harris en Solomon Lane fait le job sans en faire trop (il murmure plutôt que de crier, ce qui est un choix plutôt judicieux pour incarner ce type de personnage). J’ai personnellement été moins convaincue par les revirements et manipulations psychologiques vers la fin qui frôlent pour moi le ridicule à un moment en termes de dialogues (I knew you would do that, I knew you knew that I knew you knew…). L’autre reproche que l’on peut faire au film est sa façon de filmer le personnage féminin d’Ilsa Faust : elle est parfois hyper sexualisée (la voir se changer après la scène sous l’eau avec un cadre juste en dessous des fesses, vraiment pas nécessaire !), parfois pas du tout (son introduction, habillée de noir, chemise et pantalon classique), comme s’il y avait eu litige en coulisses sur la façon de la filmer. Autre preuve : l’affiche du film la représentant sur sa moto, cambrée et avec les fesses grossies par Photoshop, a fait polémique.


Reste que ce Rogue Nation demeure un épisode hyper divertissant, vraiment appréciable à la revoyure. De plus, il introduit de nouveaux personnages et met en place des intrigues et des enjeux que l’on va retrouver dans l’opus suivant. Sorti seulement trois ans après, je vous parlerai du fabuleux Mission: Impossible – Fallout la semaine prochaine !


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