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MISSION: IMPOSSIBLE - PROTOCOLE FANTÔME (critique)

Dernière mise à jour : 27 juin 2023

Notre rétrospective Tom Cruise continue aujourd’hui avec le quatrième volet des aventures d’Ethan Hunt sorti fin 2011. Ce Mission: Impossible - Protocole Fantôme est cette fois signé par un ponte du film d’animation, Brad Bird. Avis de Pauline Lecocq sur PETTRI.

Synopsis : Ethan Hunt et l'agence IMF sont désavoués par le gouvernement américain qui leur reproche une attaque terroriste au Kremlin. Laissé pour compte, Hunt doit laver l'honneur de l'agence et éviter une nouvelle attaque. Ethan doit réaliser cette mission impossible avec un groupe de fugitifs dont les vraies motivations sont suspectes.


Cinq ans après un excellent épisode III signé J.J. Abrams, qui remettait la saga sur de bons rails, ce nouveau volet était attendu de pied ferme par les fans. Est-il dans la continuité du précédent ? En termes de construction, oui, car il y a bel et bien un lien narratif avec l’opus précédent (qu’on ne révélera pas dans ses lignes). Et dans le même temps, non, car ce Protocole Fantôme se recentre vraiment sur l’équipe et ajoute pas mal de touches humoristiques bienvenues dans un carnet des charges déjà bien rempli (cascades, masques et séquences d’action impressionnantes). Mais ce qui marque le plus est l’enchaînement de séquences toutes plus incroyables les unes que les autres (l’infiltration du Kremlin, la montée de la tour Burj Khalifa (la plus haute du monde) à Dubaï, la tempête de sable etc.). En effet, le film va à 200 à l’heure, suspense et rebondissements se succédant tambour battant au diapason de cascades mémorables.

À la réalisation, le ponte de l’animation Brad Bird (Le Géant de fer, Les Indestructibles 1 et 2, Ratatouille) s’essaye au film en prise de vues réelles et l’on y retrouve toute sa maestria dans le rythme, mais aussi dans le mouvement de la caméra et au sein du champ. Le ton est donné dès la séquence d’introduction, filmée et montée de main de maître : une évasion en grande pompe d’Ethan Hunt d’une prison russe, chronométrée à la perfection sur la chanson jazzy « Ain't That a Kick in the Head » (« Quel coup à la tête ! ») de Dean Martin. D’ailleurs, on ne découvre pas tout de suite le visage d’Ethan Hunt mais, de la même façon que dans Top Gun et Des hommes d’honneur, l’obsession des personnages incarnés par Tom Cruise pour le baseball (dont l’acteur est fan) est présente ici puisqu’il lance et rattrape une balle de baseball dans sa cellule. On peut aussi y voir un hommage à Steve McQueen dans le film La Grande Évasion (1963). En effet, l’acteur y incarnait un prisonnier dans un camp allemand qui jouait à lancer une balle et à la rattraper avec son gant de baseball. Il a également fait de nombreuses cascades dans ses films et l’on ne peut s’empêcher de penser à l’influence que le « King of Cool » a eu sur Tom Cruise.

Au scénario, le duo Josh Appelbaum et André Nemec signent leur premier script. Les deux compères se connaissent bien puisqu’ils ont travaillé ensemble sur la série Alias (de J.J. Abrams, tiens, tiens…) en tant que scénaristes et producteurs, puis sur l’adaptation américaine de la série britannique Life on Mars, avant de créer leur propre série Happy Town (passée inaperçue et très vite annulée faute d’audience). Le ton est efficace, léger (on pointe les défaillances du système IMF, comme un message qui tarde à s’autodétruire) et assez émouvant parfois, soit un mélange des genres qui fonctionne plutôt bien.

Et puis, l’équipe est au centre de ce volet, avec des personnages aux motivations troubles, voire suspectes, et cela rend le film d’autant plus captivant. On en retrouve certains, que ce soit Luther (l’impeccable Ving Rhames, présent depuis le premier opus) ou Benji (le génial Simon Pegg, introduit dans l’épisode précédent), ou d’autres qui font leur apparition et qui se développent. On pense surtout à William Brandt incarné par le parfait Jeremy Renner, plus qu’à Jane/Paula Patton (l’excellente actrice de Déjà Vu de Tony Scott). Renner avait au départ été engagé au cas où Tom Cruise voudrait raccrocher les gants, préparant ainsi le terrain de sa sortie pour que la saga puisse continuer avec un nouveau personnage phare à suivre. On sait finalement que l’acteur-producteur star ne l’a pas fait et s’est même régalé à repousser ses propres limites en termes de cascades (il ira même jusqu’à virer son assureur pour pouvoir effectuer ses cascades, jugées trop dangereuses). Léa Seydoux, Josh Holloway, Anil Kapoor (le présentateur TV dans Slumdog Millionnaire) et Tom Wilkinson viennent aussi passer une tête, c’est dire que le casting est particulièrement prestigieux dans ce volet !

En ce qui concerne la mission impossible en elle-même, il s’agit de contrer une menace d’arme atomique. En effet, des codes nucléaires sont vendus au plus offrant, ce qui est un propos intéressant car le film sort en 2011, soit deux ans après les essais de la Corée du Nord qui avaient suscité un tollé au sein de la communauté internationale et une condamnation du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette crainte de l’arme nucléaire utilisé à mauvais escient reviendra encore dans la saga avec une histoire de plutonium dans Fallout.

Niveau bémol, on regrettera que le grand méchant ne soit pas aussi réussi que dans le volet précédent (Philip Seymour Hoffman), même si feu Michael Nyqvist (l’inoubliable Mikael Blomkvist de la trilogie suédoise Millenium) assure du mieux qu’il peut.

Reste l’aspect virevoltant et fluide du film, que ce soit dans sa narration ou sa mise en scène, constamment en mouvement (comme ses personnages), sans répit pour ses spectateur.ice.s pour notre plus grand bonheur. Ce quatrième opus est fun, décomplexé, très drôle, et puis mine de rien la dernière séquence est vraiment émouvante. En termes de répliques cultes, on retiendra celle-ci :

- Remember, blue is glue. - And red? - Dead.

Ainsi, en plus de marquer le passage réussi de l’animation au live action pour le talentueux Brad Bird, ce Mission: Impossible - Protocole Fantôme est un petit bijou de rythme, de fun et de cinéma et, à titre personnel, mon épisode préféré jusqu’ici, que je suis allée revoir au cinéma au moment de sa sortie (chose que je ne fais quasiment jamais) et que je ne me lasse pas de revoir depuis ! Le long-métrage rapporte 695 millions de dollars au moment de sa sortie, soit à l’époque le plus gros succès d’un film de la saga (qui ne sera dépassé seulement que par le sixième volet, Fallout, en 2018). Ce succès permet de mettre en chantier une suite, sortie quatre ans plus tard, et il faut bien dire que ce cinquième opus (intitulé Rogue Nation) est assez grandiose. Je vous en parle la semaine prochaine sur PETTRI !


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