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JERRY MAGUIRE (critique)

En attendant la sortie très prochaine du nouveau Mission: Impossible, notre rétrospective Tom Cruise se poursuit sur PETTRI. Aujourd'hui, on s'attarde tout particulièrement sur le Jerry Maguire de Cameron Crowe.

Quand on pense Tom Cruise, instinctivement on pense Top Gun ou encore Mission : Impossible, mais ce petit oublié qu'est Jerry Maguire tient une place tout aussi centrale dans la carrière de l'acteur. Le film est sorti en France en 1997, le rôle de Jerry lui vaudra son deuxième Golden Globe, et une nomination aux Oscars en tant que meilleur acteur. En effet, vers la fin des années 1990, la carrière de l'acteur est à son apogée, et ce pendant encore une bonne décennie. Il vient d'endosser le rôle d'Ethan Hunt pour la première fois, après avoir couru quelques kilomètres dans La Firme et partagé quelques litres de sang avec Brad Pitt dans Entretien avec un vampire. Avec Jerry Maguire, Tom Cruise revient au genre de film qui a marqué son début de carrière, la comédie.


Synopsis : Riche, beau et célèbre, Jerry Maguire, agent des stars du sport américain, l'est. Mais sa vie mondaine et factice lui pèse, et une nuit il se remet en question dans une note qu'il rédige, où il tente de définir le sens qu'il voudrait donner à sa vie. Cette note va provoquer son licenciement et tous ses amis vont le trahir. Seule Dorothy, son assistante, et Rod, un footballeur facétieux, vont lui rester fidèles.


Savoureux mélange entre rom-com et buddy movie, Jerry Maguire nous plonge donc dans l'univers du sport américain, mais surtout dans celui des agents qui accompagnent les sportifs de haut niveau. Cameron Crowe, le réalisateur, en profite pour dresser un portrait de la société américaine vénale et motivée par l'argent, où le capitalisme l'emporte sur la passion. C'est donc tout naturellement que se rapprochent les deux protagonistes principaux, Dorothy et Jerry, qui luttent seuls face au monde entier. Leur idylle se construit alors qu'ils cherchent à sauver leur entreprise de la faillite. Leur histoire, bien que très fleur bleue, semble se baser sur une forme de rationalité évidente, presque un contrat à l'amiable, démarquant ainsi Jerry Maguire des classiques des comédies romantiques.

Ici pas de coup de foudre, ni de grande scène de séduction, la relation de Jerry et Dorothy se construit en partie autour de la complicité que Jerry entretien avec Ray, le fils de Dorothy, interprété par le tout jeune Jonathan Lipnicki, aussi malicieux que drôle. Il incarne avec sa mère le foyer américain stable et classique que Jerry n'a jamais connu. Jerry, quant à lui, devient la pièce manquante du puzzle qu'il manquait à cette famille brisée. Renée Zellweger, que l'on découvre ici toute fraîche, quelques années avant le succès de Bridget Jones (qui achèvera de lancer sa carrière), campe un rôle très stéréotypé de mère célibataire qui galère. Elle reste néanmoins touchante tant la relation entre son fils et son potentiel beau-père l'émeut. De cette relation, précipitée par le cours des événements, naissent de multiples éloignements, ruptures et retrouvailles qui rythment ce film long de 2h20. C'est là que la dimension romantique se construit et monte en puissance jusqu'à la scène finale où Tom nous as tous eu sur son bonsoir.


En parallèle se développe la relation entre Jerry et Rob, interprété par Cuba Gooding Jr, une vraie bromance qui ajoute une dose d'authenticité au film. L'agent et son poulain nous offrent des scènes mémorables, devenues cultes et surtout une bonne dose d'humour - notamment la fameuse scène au téléphone. Rob, c'est le bon copain survolté, celui qui fait le pitre et qui nous entraîne dans les histoires les plus improbables. Mais c'est surtout celui sur qui l'on peut compter en toute circonstance. Avant tout, c'est un père de famille : mari et parent comblé, Rob cherche à mener à bien sa carrière de footballeur professionnel, mais jamais au détriment de ce qui compte le plus. Il incarne ce que Jerry aspire à devenir, et l'accompagne inconsciemment dans ce sens. Les deux hommes se construisent et apprennent l'un de l’autre, sous couvert d'amitié virile farfelue. Une jolie relation plus profonde qu'elle n'y parait.

Et on ne peut pas parler de Jerry Maguire sans mentionner sa superbe bande son ! C'est Nancy Wilson, la femme de Cameron Crowe, qui s'est chargée de sélectionner des titres accrocheurs et éclectiques pour accompagner les personnages dans leur quête vers un accomplissement de soi : les Who, les Stones, Tom Petty, Bob Dylan, Bruce Springsteen et Paul McCartney sont de la partie, accompagnés de musique mexicaine, mais aussi de folk. Mais bien sûr, Jerry Maguire doit avant tout son succès et sa réussite à Tom Cruise ! L'acteur y crève l'écran, et comme toujours met une énergie folle dans ses rôles. Entre crise de nerf, beuverie, larmes et déclaration d'amour, l'acteur semble capable de tout jouer, et porte le film d'un bout à l'autre.


Malgré quelques petites incohérences thématiques (lutter contre le capitalisme américain tout en réalisant son american dream en remportant un gros cachet au passage), Jerry Maguire est un joli film, donc le récit nous transporte dans au fil des ses péripéties, dans un tourbillon d'émotions distinctes : un peu de suspens, d'humour, mais surtout de douceur et de romance. Un film qui assume complément ses valeurs américaines classiques et son happy ending. Comme annoncé sur l'affiche française du film : « Adoré par tous, puis ignoré. Il revient pour gagner. ». Le pari est réussi ! En 2001, Tom Cruise et Cameron Crowe se retrouveront à nouveau pour collaborer sur Vanilla Sky, mais ça c'est une autre histoire, pour un autre article PETTRI…


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