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GANGS OF LONDON (critique S1)

Dernière mise à jour : 19 mai 2022

Le réalisateur de The Raid nous impose une plongée moite et violente dans les réseaux mafieux londoniens. À voir avec le cœur bien accroché.

Après sa période indonésienne (Merantau, The Raid, The Raid 2: Berandal), Gareth Evans avait signé le méconnu et très réussi Apostle (Le Bon Apôtre) pour Netflix. Deux ans plus tard, il est de retour avec Gangs of London, une série anglaise mettant en scène le crime organisé et les bas-fonds de la capitale. Multiculturelle et sibylline, Evans dépeint Londres comme un organisme vivant, peuplée par des petites frappes dans les ruelles, de flics hantés et infiltrés, de grands pontes mafieux menant à la baguette la ville depuis les cieux (littéralement). Après l’assassinat du chef de la famille Wallace, des organisations internationales se disputent la tête des réseaux parallèles, entre les Wallace, les Dumani, la mafia albanaise, les Kurdes, les Pakistanais, mais aussi des voyageurs Gallois. Tous ces acteurs du crime vont s’alpaguer, s’entretuer, se disputer les rênes d’un territoire pourtant hostile. Et le spectateur est invité dans ce monde par le prisme d’une taupe de la police, hanté par la mort de son fils, et qui contre les directives de sa direction va réussir à se hisser aux côtés du fils Wallace, qui reprend les commandes des mains de son défunt père, et dont l’impulsivité n’augure rien de bon.


Ce flic, c’est Elliot Finch, qui tombera amoureux de la fille du clan Dumani, et dont la persévérance bagarreuse le placera comme une personne de confiance pour Sean, le jeune chef de clan Wallace. Parce que oui, Gareth Evans n’a rien perdu de son amour pour les méandres criminelles et la castagne nette, dont il s’est érigé en spécialiste indiscutable. Au fil de sa carrière, il s’est forgé une belle notoriété de faiseur d’action coup de poing, notamment avec sa trilogie pencak-silat en Indonésie, autour de l’acteur Iko Uwais. Avec Apostle, il prenait un virage plus cérébral, mais avec toujours une furieuse violence dépeinte de façon crue et souvent frontale. Ici, on revient à un récit plus conventionnel, presque trop, mais avec de belles percées de génie, souvent quand Evans et son équipe parviennent à créer des séquences de baston assez incroyables, entre bagarre one-on-one, grosse mêlée à vingts personnes, courses-poursuites à pied, mais aussi gunfights destructifs. Toutes les scènes d’action sont non seulement réussies, mais surtout mémorables. Elles deviennent même l’attrait central de la série, et se font d’ailleurs plus rares dans une seconde partie de saison plus plan-plan. L’apothéose étant ce fabuleux épisode 5, où un personnage fuit un groupe surentrainé de tueurs et se réfugie dans une baraque inviolable, où Evans retrouve toute la fougue de The Raid.


Outre Gareth Evans, nous avons deux autres réalisateurs : Corin Hardy (The Nun, The Hallow) et le français Xavier Gens (Frontière(s), Hitman, Budapest). Si le premier tire son épingle du jeu dans des épisodes de bonne facture, le second fait simplement le taf, mais sur des épisodes plus normatifs. La série reste globalement une réussite, quand bien même le rythme est inégal et la dramaturgie déjà vue. La violence rare dont fait preuve Gangs of London dépeint probablement bien celle qu’utilise ces réseaux mafieux. Mais magnifiée par l’équipe créative du petit prodige de l’actioner Gareth Evans, elle en devient aussi prenante que fascinante.

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