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Noémie Contant

CRUSADER KINGS 3 (critique)

Dernière mise à jour : 25 oct. 2021

Huit ans après Crusader Kings 2, Paradox Interactive vient sauver notre confinement avec le nouvel opus de leur jeu de grande stratégie médiévale. Crusader Kings 3 nous fera-t-il dire "Longue vie au roi" ?

Respecter les règles historiques à la base n’empêche pas les franches incohérences : vous aviez appris l’invasion de la France par l’empire d’Hispanie ?


Pour tenir le coup durant les deux confinements de 2020, certaines choses sont devenues essentielles : un compte zoom, du papier toilette (visiblement) et surtout, surtout, beaucoup de contenus culturels, de préférence très longs. Paradox Interactive, déjà éditeur de nombreux jeux stratégiques et de gestion bien chronophages (Europa Universalis, Cities Skylines, Hearts of Iron…) a pensé à nous, quoiqu’un peu tard, en sortant le 1er septembre 2020 le troisième opus de Crusader Kings.


Tout comme Europa Universalis et Hearts of Iron, Crusader Kings fait partie de la famille des jeux de grande stratégie. Pas seulement de stratégie non, de GRANDE stratégie ! Vous avez une dynastie à faire prospérer, de préférence en faisant passer le territoire possédé d’un petit comté à un empire tout puissant. Il s’agirait donc de ne pas lambiner et de mener tout de front : trouver des mariages convenables à vos plus grands enfants, éduquer vos plus jeunes, faire la guerre pour étendre votre territoire, se méfier des membres de votre famille ou des vassaux qui convoiteraient d’un peu trop près votre trône… Et avec tout cela, comment vont les finances de votre territoire ?


Voilà quelques unes parmi les nombreuses situations à gérer dans Crusader Kings 3 afin de faire évoluer votre dynastie entre 867 (époque viking) et 1453 (chute de Constantinople). Soyons honnêtes, ce n’est pas forcément un jeu à conseiller à quelqu’un qui n’a jamais touché à un jeu de stratégie, pas même un petit Civilization ou Age of Empire. Mais, contrairement à Crusader Kings 2 dont l’interface pouvait franchement rebuter, celle-ci est bien plus agréable et mieux agencée dans ce nouvel opus, qui contient même un petit tutorial et des conseils de jeu en cours de partie. Et si le registre du Moyen Age peut être parfois un peu compliqué à saisir, le jeu dispose d’un glossaire pour vous aider à tout comprendre et à mener votre dynastie à la gloire.


Pour le reste, nous sommes très libres, à commencer par la période et le territoire par lequel vous voulez commencer, une mise à jour récente permettant en plus de créer sa propre dynastie et l’aspect physique du ou de la dirigeant.e avec qui vous commencerez. Vous pouvez respecter une trame historique, réaliste au niveau des religions et de ses dogmes, avec des évènements collant avec la réalité (invasion mongole, migration hongroise…). Ou vous pouvez aussi tout envoyer valser et créer une utopie où les femmes ont le pouvoir, les religions sont totalement d’accord avec l’homosexualité et l’asexualité est la norme (mais dans ce cas-là bon courage pour avoir des successeurs).


Une fois ces petits réglages effectués, à vous de plonger dans le monde fascinant de Crusader Kings 3, dont l’énorme map couvre l’Europe, l’Asie et l’Afrique, avec un niveau de détail très élevé (vous avez déjà rêvé d’être dirigeant du Limousin ? Paradoxe Interactive réalise votre rêve). Votre dirigeant.e possède une personnalité distinctive, qui va lui attirer ou non la sympathie de ses interlocuteurs (un interlocuteur très pieux n’appréciera par exemple pas quelqu’un de gourmand) et influencer ses décisions (aller à l’encontre de ses traits de personnalité lui inflige du stress, qui peut être critique). Il ou elle possède également des facultés dans cinq modes de vie différents : la diplomatie, l’apprentissage, la martialité, l’intendance et l’intrigue. Se spécialiser dans l’un de ces modes de vie apporte des avantages dans votre partie (percevoir plus d’impôts, mieux réussir un complot d’assassinat, etc). Bien évidemment, une fois votre dirigeant.e décédé.e, le personnage avec lequel vous jouerez ensuite n’aura peut-être pas les mêmes caractéristiques. La façon dont vous jouerez est donc conduite à évoluer selon le personnage avec lequel vous jouez, ce qui permet de ne jamais s’ennuyer et d’avoir de longues heures de défrichage.


Il y aurait encore des milliers de choses à dire sur Crusader Kings 3 mais le plus simple reste toujours de lancer une partie et de profiter par vous-mêmes. Pour ma part, il va falloir que j’y retourne car mon empereur Francesco l’Erudit souffre de la grande vérole et subit une guerre de revendication de son royaume de Lotharingie. Il faut tout faire soi-même dans cet empire…

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