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SPIDER-MAN - BLOODLINE (critique)

Sorti en France le mois dernier chez Panini Comics, Spider-Man - De Père en Fils (Bloodline en VO) marque l'arrivée de J.J. Abrams (Lost, Star Wars) dans le paysage bédéesque. Mais ce n'est pas tout, c'est aussi le nouveau titre de la surdouée Sara Pichelli et d'un (autre) petit nouveau : Henry Abrams, le fils de J.J. ! Résultat ? Sur PETTRI, évidemment !

Et si on considérait cette série limitée Marvel comme un projet comme un autre de J.J. Abrams ? Spider-Man - Bloodline est un essai. Pas plus, pas moins. Publié durant le dernier trimestre 2019 aux États-Unis, ce comic-book est en effet le premier du scénariste, producteur et réalisateur de télévision et de cinéma J.J. Abrams, créateur d’Alias et Lost, réalisateur de M:I-III, Super 8 et des dernières sagas Star Trek et Star Wars. Rien n’annonçait cette incursion dans la BD, d’autant plus qu’à cette époque, le monsieur était occupé à boucler le dernier volet de la saga Skywalker de Star Wars pour Lucasfilm, The Rise of Skywalker, film à la réception publique qui plus est très mitigée. Et grand bien lui fasse, il arrive à boucler ce run de Spiderman avec un invité co-scénariste aussi inattendu que réjouissant, justement quand on connait le sujet qu’ils abordent dans l'œuvre : son fils Henry, alors âgé de 21 ans. Ce dernier, au sortir de l’école, avait déjà traîné sur les plateaux de son père, en tant qu’assistant de production, sur The Force Awakens et The Cloverfield Paradox notamment. Abrams père et fils sont ensuite rejoints par Sara Pichelli, dessinatrice italienne à succès, ayant déjà oeuvré sur des titres tels que Guardians of the Galaxy ou X-Men, mais à qui l’on doit surtout le tout premier look de Miles Morales lors de son apparition dans Ultimate Spider-Man en 2011.


Ce trio se retrouve donc aux commandes d’une série limitée en cinq parties, durant lesquelles on découvre un monde où Peter Parker et Mary-Jane Watson ont eu un enfant : Ben. Un antagoniste au doux nom de Cadaverous, sorte de robot au visage humain et aux organismes corporo-monstrueuses, tue soudain Mary-Jane et oblige Peter à disparaitre, laissant son jeune fils à sa tante May. 12 ans plus tard, Ben, les cheveux de feu comme sa mère, mais digne fils de son père, qu’il exècre d’être parti, se découvre des capacités similaires au Spider-Man de son enfance. Quand l’appel de l’aventure se fera entendre, accompagné de sa nouvelle amie Faye Ito, il ira combattre Cadaverous. Il aura pour cela besoin de l’aide d’un Tony Stark alcoolique et vieillissant, n’ayant pas toujours pas accepté la mort de ses comparses Avengers. Comme on peut ici le constater, Spider-Man - Bloodline a un récit classique, entre têtes connues de l’univers et grand méchant difforme pouvant rappeler à bien des égards le Palpatine de The Rise of Skywalker, les Abrams ne diffèrent pas tellement des lieux communs du comics contemporain.


Cependant, on peut constater qu’ils tirent sur l’ambulance Marvel, en déconstruisant leurs héros en faisant des reliques d’un autre monde au mieux, de simples morts-vivants jetables au pire. Si Bloodline ne brille pas par sa subtilité, il a au moins l'honnêteté de faire un récit filial bien construit et semblable à ce qu'a pu faire J.J. dans ses projets audiovisuels précédents. Sans son esthétique marquée et sa capacité à vendre l’urgence visuellement, reste l’essence narrative d’Abrams. Les daddy issues, les récits initiatiques, les MacGuffins, le méchant très identifiable dans un repaire sombre. Les (méta)obsessions du wonderboy devenu roi du box-office ciné sont toutes là. D’autant plus quand il écrit avec son fils, qui a tout du geek fanatique des comic-books, dont on aimerait lire ou voir davantage à l’avenir. Quant à la patte de Pichelli, elle est là, dans des cases de très bonnes factures, un design énergique et cinétique, toujours compréhensible immédiatement. En dépit d’évidentes qualités narratives et esthétiques, Bloodline n’est pas plus qu’anecdotique dans le travail de J.J. Abrams, mais il a au moins l'intérêt d'être aussi un tremplin pour un nouvel auteur en devenir. Après le succès musical de sa fille Gracie (qu’on vous conseille grandement), J.J. met le pied de son fils Henry à l’étrier d’une carrière qu’on lui espère fructueuse.

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