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SHANG-CHI & THE LEGEND OF THE TEN RINGS (critique)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Pour sa rentrée, PETTRI vous propose une nouvelle pastille hebdomadaire : le MARDI MARVEL ! Et quoi de mieux pour la lancer qu’une critique de la nouveauté du moment ? Nous nous penchons donc sur Shang-Chi & la Légende des Dix Anneaux, une production d’ampleur pour un petit nouveau dans l’écurie, à l’inclusivité bienvenue et précédée d’une hype inattendue. Quelques SPOILERS mineurs.

Alors que la pandémie a retardé beaucoup des titres du MCU, Black Widow sortait cet été au cinéma (et en accès payant sur Disney+), avec un succès certes honorable, mais loin des habitudes du studio. Et leur nouveau titre Shang-Chi & la Légende des Dix-Anneaux a la dure tâche de faire suite, pour sa première aventure et en plein Labor Day américain, synonyme de timidité en termes de box-office (et sans accès en streaming pendant au moins 45 jours). Et bien il a bien résisté, puisqu’il fait le deuxième meilleur démarrage de l’année, derrière sa grande sœur Natasha Romanoff ! Une performance d’autant plus impressionnante que le personnage n’est pas si connu en dehors des adeptes de comic-books, et qu’aucun des comédien.ne.s n’est très populaires, mis à part Awkwafina qui commence à avoir la reconnaissance qu’elle mérite.


Et même si on ne crevait pas d’envie de voir cette énième origin-story d’un personnage lisse made in Marvel, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’encore une fois, le pari est réussi pour la société gérée par Kevin Feige et son univers partagé qui ne fait que de s’étendre. Car au-delà des séries qui étonnent et détonnent sur Disney+, le MCU arrive encore à produire des choses étonnantes, originales et qui font le job pour le grand écran. Mais retour sur ce que ça nous raconte : Shaun (Simu Liu) est un jeune sino-américain qui travaille en tant que voiturier avec sa meilleure amie Katy (Awkwafina). Mais il est en réalité un spécialiste des arts martiaux ayant fui l’emprise d’un père abusif et accessoirement chef d’un groupe terroriste qui vous rappelera peut être quelque chose : les Dix Anneaux ont en effet déjà fait leur apparition dans le MCU, puisqu’ils sont responsables de l’enlèvement de Tony Stark dans le premier Iron Man, ayant conduit le milliardaire à devenir super-héros, avant d’être copiés dans Iron Man 3 avec un faux Mandarin mémorable (Ben Kingsley), interprété par un acteur shakespearien addict un peu idiot. Ici, on fait la connaissance du réel Mandarin des BD, dans la peau de Tony Leung (2046, In the Mood for Love), d’une présence charismatique rare pour un antagoniste de chez Marvel, et qui ouvre la mythologie du monde infini de la saga comme jamais.


Le film s’ouvre sur un prologue contant les états de faits de Wenwu, sur une voix off en chinois, dans un écrin qu’on imaginait pas possible dans une production hollywoodienne de cette ampleur. Un grand personnage traversant les époques, tyrannique et mauvais, mais permettant au MCU d’étendre encore une fois son mythe au-delà des carcans super-héroïques. Et si l’origine des Dix Anneaux en tant qu’objet surpuissant est encore inconnue à l’issue de ce film, leurs pouvoirs semblent sans limite, d’autant plus s’ils sont utilisés à bon escient. Mais revenons à des considérations plus cinématographiques : non, ce premier film Shang-Chi ne changera pas la face du médium. Il ne changera d’ailleurs probablement pas celle de la saga dans laquelle il s’inscrit. Cependant, il est assez original, étonnant et doté d’une personnalité propre pour marquer les esprits sans que le MCU ne montre des signes de fatigue créative. Parce que si pour l’heure, la tendance est au multivers (WandaVision, Loki, What If…?, mais aussi les prochains Spider-Man - No Way Home et Doctor Strange & the Multiverse of Madness), ici le but est purement et simplement d’installer un personnage et tout un pan nouveau de l’univers, fait de monstres et de mondes fantastiques. Et ces mondes sont grandement inspirés par la culture chinoise, peuplés de magie et de créatures extraordinaires, qui enrichissent un univers parfois terne.


En cela, le film permet à la saga de trouver un second souffle, à grand renfort de combats cinétiques qui marquent, très inspirés par Zhang Yimou ou Jackie Chan. Et avec tout cela, Shang-Chi & la Légendes des Dix Anneaux est finalement un super divertissement, plus que généreux et bien foutu, doté d’un casting parfait et de visuels qui restent, même si on remarque un manque d’audace ça et là vis-à-vis de la caractérisation. Néanmoins, la narration en flashback dynamise cette énième origin-story et permet de creuser facilement et rapidement le personnage principal, l’antagoniste et le mythe, d’une pierre trois coups. C’est moderne et frais, pas incroyable mais plaisant, évidemment fait pour le marché asiatique mais qui fait la part belle à la représentation. En somme, un film réussi et étonnant, à défaut d’être réellement excitant. Mais comme d’hab, ils arrivent à nous hyper pour la suite...

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