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PETTRIVIEW #13

Pour ce nouveau PETTRIVIEW, Jofrey La Rosa vous propose de fêter le 40ème anniversaire d'un acteur aussi producteur, scénariste et réalisateur, central dans le paysage de la comédie américaine depuis plus de 15 ans. L'occasion de (re)découvrir quatre œuvres sur lesquelles il a travaillé : un film, un livre, une série et même un podcast !


Série : Pam & Tommy

Une mini-série qui conte la tumultueuse affaire de la sextape de Pamela Anderson et Tommy Lee ? Ok. Vue par Seth Rogen et Evan Goldberg? Un grand oui ! Deux des meilleurs producteurs actuels s'attèlent donc à un sulfureux fait-divers ayant secoué la planète du divertissement dans les années 1990. Quand le batteur d’un grand groupe de rock (Tommy Lee de Mötley Crüe) et la star ultra sexy de la série du moment (Pamela Anderson d’Alerte à Malibu) se marient, tous les magazines people s’affolent. Mais quand une vidéo intime de leurs ébats fait irruption sur un internet encore balbutiant, c’est l’effervescence. La vidéo volée au domicile du couple est d’abord vendue en VHS, piratée, puis mise en ligne gratuitement, se propageant encore et encore, participant à donner encore plus d’importance au web, qui s'installe alors encore plus dans les foyers américains et mondiaux. Mais au-delà du phénomène, la série s'intéresse à raison sur l’humain : Pamela et Tommy d’abord, couple passionnel mais fragile, dont l’amour est indéniable, mais que les retombées fragilisera. Rand ensuite, qui a volé la-dite sextape, qu’on excuse et nuance tout au fil des huit épisodes qui composent la mini-série. Humilié et ruiné par Tommy dans une sombre affaire de travaux, le menuisier Rand ne trouve pas de meilleure idée pour se venger que de voler le coffre-fort de celui qu’il ne peut pas traîner en justice. Dedans, il va trouver l’objet au centre de l’affaire, qu’il va ensuite distribuer à la vente sur internet avec la complicité de Miltie, un pornographe de la vallée de San Fernando. Parce que Rand a fait du porno il y a de ça quelques années, où il a notamment rencontré Erica, avec qui il est toujours marié mais séparé. Outre les conséquences sur la vie, la relation et la carrière de ce couple en crise, Pam & Tommy explore donc les ramifications de l’image des femmes, de la propriété intellectuelle à l’heure des nouveaux médias, de la normalisation de la pornographie et d’un constat de l’état du couple occidental. Pas moins. En outre, l’exercice de mimétisme des réelles figures est sidérant de réalisme, notamment le couple-titre, Sebastian Stan et surtout Lily James se retrouvent transformés, presque méconnaissables derrière prothèses et maquillages qui les fondent dans leur personnages. Ils sont d’ailleurs tout bonnement géniaux, plutôt magnétique et puissant pour le premier, douce et poignante pour la seconde. Ils sont soutenus par un Seth Rogen tout en nuance (et en coupe mullet), qui donne à son personnage d’ordure une vraie dimension touchante et loin de tout manichéisme. Une prouesse. Pour compléter le tableau, Taylor Schilling et Nick Offerman sont de vrais scene-stealers, à tous les coups. La puissance de cette mini-série se déploie au travers d’une narration passionnante, mise en scène (à l’économie) avec un réel savoir-faire et toujours avec une large ambition. Une petite bombe à découvrir d’urgence.


Livre : Yearbook, Seth Rogen

Tour à tour drôle, intelligent, perspicace ou simplement amusant, ce Yearbook de l’acteur, producteur, scénariste et réalisateur de comédie Seth Rogen est un vrai guide pour en comprendre l’essence. Mais aussi sa psychée, aussi complexe que vive, dans un amas d'anecdotes de toute époque de sa vie, de son enfance à Vancouver à l’apogée de sa carrière (Obama qui le défend contre… Kim Jong-Un). De ses mémoires écrits en confinement, on retiendra une verve addictive et brillante qu’on lui connaissait déjà, mais aussi des histoires abracadabrantesques, mettant en scène au choix : une entrevue cheloue avec Tom Cruise, le hacking de Sony (par sa faute), une virée scout digne d'un film des années 80, des bar-mitzvahs, une session studio avec Snoop Dogg ou même du stand-up à 13 ans. C’est à la fois très drôle (je me suis surpris à rigoler à gorge déployée devant certains paragraphes, chose très rare), et assez passionnant, parce que témoin de 20 ans d’une carrière riche à Hollywood. Très woke, il évite néanmoins (habilement?) le sujet de son (ex?) ami et collaborateur James Franco, accusé d’agressions sexuelles par de multiples femmes.


Podcast : Storytime with Seth Rogen

Dans ce nouveau podcast produit par Earwolf, Seth Rogen va à la rencontre de personnalités plus ou moins connues, pour qu’elles nous racontent des histoires vraies, évidemment folles et/ou inspirantes. Très bien réalisé, chaque épisode du podcast dure en moyenne une demie-heure, avec d’une part une interview de la célébrité nous racontant son histoire, des intervenants évoluant autour de cette dite-histoire et une mise en scène sonore simple et efficace. Parmi les interviewés, on retrouve bien évidemment l’entourage de Seth Rogen, toujours aussi fun et captivant (avec sa voix inimitable) : Paul Rudd (Ant-Man, This is 40), Ike Barinholtz (Neighbors, Mindy Project), Paul Scheer (The League, NTSF:SD:SUV), Ava DuVernay (Selma, When They See Us). Mais il y a aussi des artistes moins connus, qu’il est bon de découvrir en allant voir leur travail : Yassir Lester, Quinta Brunson, David Crosby, Franklin Leonard, Joe Mande. Un super podcast, décontracté, fun et intéressant.


Film : Good Boys

Cette comédie est ce qu’on pourrait appeler une pre-teen comedy. Une chose assez étonnante car c’est comme si on assistait à un prequel de Superbad, et que ses personnages n’avaient que très peu évolué. En effet, les trois protagonistes préadolescents de Good Boys jurent et sont obsédés, comme l’étaient les personnages de Jonah Hill, Michael Cera et Christopher Mintz-Plasse dans le film de 2007. Ici, ce sont les petits Jacob Tremblay, Keith L. Williams et Brady Noon qui assurent le spectacle, étonnants d’aisance et de punch, alors même que leur petite stature ne leur permettra pas de voir le film, interdit aux moins de 17 ans en salle (comme le vend avec humour l’affiche du film). Du fun, rien que du fun, voilà ce que réussit à accomplir Good Boys, petite pépite méconnue qui mérite d’être vue davantage.

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