Pour ce nouveau PETTRIVIEW, Noémie Contant vous propose quatre coups de cœur pour des œuvres culturelles sorties entre juillet et novembre de cette année : deux jeux-vidéo et deux albums musicaux !
Jeux-vidéo :
Unpacking : Le studio indépendant australien Witch Beam a un peu remué le monde du jeu indépendant en novembre 2021 en sortant Unpacking. Le principe est tout simple : il vous faut déballer des affaires de cartons pour les ranger dans un nouveau lieu, en trouvant les endroits adéquats. Pourtant, le jeu est bien plus que du « Déménagement Simulator » : sans que nous voyons le personnage principal, nous arrivons à l’imaginer. Nous glanons ça et là des détails de sa vie et de celle de ses proches, via les objets que nous rangeons, les environnements dans lesquels nous les rangeons… Il y a une véritable histoire dans Unpacking alors qu’il n’y a aucun personnage, aucun dialogue. Uniquement des objets, des lieux et un travail très impressionnant sur l’univers, aussi bien visuel que sonore (il existe 14 000 fichiers sonores dans le dossier du jeu !). Le jeu se finit en quelques heures mais quelques heures pleines d’émotion, où nous voyageons dans une vie nous rappelant parfois la nôtre.
Song of Farca : Très dur de résumer en peu de lignes un jeu qui m’a donné énormément d’émotions. On y incarne Isabella Song, détective privée assignée à résidence pour avoir frappé un avocat. Mais joie, la police nous a autorisé à utiliser internet et ça tombe bien parce qu’on est une super hackeuse ! Ça va donc être l’occasion de continuer notre travail, en enquêtant uniquement sur notre ordinateur (qui prend la partie inférieure de l’écran, la partie supérieure nous montrant le personnage chez elle – nous n’avons absolument pas la main dessus). Et ça tombe bien car du travail il y en a ! De la quête pour un chien-robot à une affaire de chantage d’une stand-uppeuse en passant par un appel mystérieux d’une personne amnésique, les talents d’Isabella Song ainsi que ses nerfs vont être mis à rude épreuve. Les nôtres également. Il faudra jongler entre techniques d’enquête et d’interrogatoire, missions d’infiltration et casse-têtes pour mener à bien les diverses enquêtes du jeu, toutes peu à peu reliées par un fil rouge. Song of Farca est un jeu bouleversant, qui pose énormément de questions et qui rappelle de nombreuses œuvres sur la thématique du numérique, que ce soit la référence Black Mirror ou des jeux plus pour « connaisseurs » comme Orwell ou Beholder.
Musique :
L’horizon des événements – Kyan Khojandi : Eh oui, « le mec de Bref. » se met à la musique ! Et c’est plutôt de bonne facture avec du spoken word aux musicalités travaillées (Kyan Khojandi fait de l’alto depuis son enfance, donc on retrouve énormément de cordes). Malgré des petits passages comiques (avec OK, parodie de morceau rap), la tonalité de l’album est très introspective, marquée par une rupture relatée dans plusieurs morceaux, le décès de son père, mais également sa relation avec la célébrité (très justement décrite sur le dernier morceau, Rentrer chez moi). A écouter pour les fans de Bref et même pour les autres.
Things take time, take time – Courtney Barnett : Effectivement, parfois les choses prennent du temps, comme ces 3 ans qui se sont écoulés depuis le dernier album de Courtney Barnett. Durant ces trois ans, quelques broutilles se sont passées : une pandémie mondiale, un divorce, des feux de forêt dévastateurs dans son pays d’origine… Malgré ces évènements, la tonalité de l’album est plutôt légère et lumineuse, l’album étant décrit par Barnett comme un « exercice sur la patience ». Malgré cette époque trouble et les épreuves que nous avons dû affronter, collectivement et individuellement, Things take time, take time parvient à nous réchauffer le cœur en nous faisant nous projeter vers des jours meilleurs et en gardant espoir.
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