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PETTRI'S GEMS #3

Chaque semaine, PETTRI vous concocte une liste de pépites de films méconnus, peu reconnus ou des classiques oubliés pour les curieux.ses en quête de découvertes filmiques !

C'est l'hiver, on a envie d'hiberner et quoi de mieux que de voir trois films policiers prenants se déroulant justement pendant la période hivernale. 3 polars hivernaux, soit 3 grands films noirs sur la nature humaine.


Garde à vue (1981, Claude Miller)

Face à face au sommet entre l’inspecteur Gallien (Lino Ventura) qui interroge puis suspecte le notaire Martinaud (Michel Serrault) du viol et du meurtre de deux petites filles. Le film dépeint la garde à vue de ce dernier, le soir de la Saint Sylvestre, à Cherbourg. Dans ce huis clos d’1h24 magistral de bout en bout, le cinéaste et co-scénariste Claude Miller nous mène par le bout du nez jusqu’à la dernière minute, sur des dialogues subtils de Michel Audiard. Les comédiens sont tous parfaits, Ventura évidemment, ainsi que les seconds rôles Guy Marchand et Romy Schneider. Mais l’on retient surtout Michel Serrault : constamment sur le fil et ambigu, il est époustouflant, et fut récompensé à juste titre du César du Meilleur Acteur. Adapté d’un roman policier britannique, le film obtint un grand succès critique et public et eut même droit à son remake (oubliable) américain. Préférez l’original, à voir absolument.



Poupoupidou (2011, Gérald Hustache-Mathieu) (P)

En plein hiver, un auteur de polars à succès en panne d’inspiration va enquêter sur la mort mystérieuse d’une starlette en Franche-Comté pour écrire son nouveau roman. Elle était persuadée d’être la réincarnation de Marilyn Monroe. Comme dans le chef d’œuvre Boulevard du crépuscule (1954) de Billy Wilder, la voix-off qui nous parle est celle d’une personne morte. Tout le but du film va être de mettre en lumière celle-ci, de découvrir qui elle était. A travers les témoignages recueillis, l’écrivain arrive à recréer le portrait en puzzle de cette femme, plus complexe qu’il n’y paraît. Et c’est brillant et beau, d’autant plus que le parallèle avec le mythe de Marilyn Monroe fonctionne extrêmement bien. La réalisation du talentueux Gérald Hustache-Mathieu emprunte aux codes du film noir tout en étant bien ancré socialement et en gardant un décalage poétique. Le charme de Jean-Paul Rouve, la gouaille blessée de Sophie Quinton (actrice fétiche du cinéaste) et les excellents seconds rôles Olivier Rabourdin et Guillaume Gouix font le reste. Dans un autre genre, on vous recommande également le premier film du cinéaste, le très beau et lumineux Avril (2006). Et c’est un euphémisme de dire qu’on attend son prochain film avec impatience.



Wind River (2017, Taylor Sheridan) (P)

Un pisteur dans une réserve indienne du Wyoming découvre le corps d’une femme. Le FBI envoie une jeune recrue élucider le crime. Ils vont mener l’enquête ensemble dans un territoire rural isolé, violent, montagneux, constamment sous la neige, où le danger vient non seulement de l’environnement et de la nature mais aussi des hommes. Excellent polar enneigé sur les crimes commis contre la communauté amérindienne avec une tension constante, un réalisme rare, une grande noirceur et des personnages très humains. Jeremy Renner est remarquable et est parfaitement épaulé par Elizabeth Olsen, Graham Greene, Jon Bernthal et Kelsey Asbille. Réalisé et écrit par le talentueux scénariste de Sicario et sa suite ainsi que de Comancheria (Hell or High Water), Taylor Sheridan prouve avec Wind River qu’il a l’étoffe d’un futur grand cinéaste. On a donc hâte de voir son film suivant, Those who wish me dead, qui doit sortir cette année.

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