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La rédaction PETTRI

PETTRI's GEMS #25

Chaque semaine, PETTRI vous concocte une liste de pépites de films méconnus, peu reconnus ou des classiques oubliés pour les curieux·ses en quête de découvertes filmiques !

Cette semaine, à l’occasion de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes d’hier (la récompense suprême ayant été remise à Titane, film français de Julia Ducournau), on a voulu vous recommander quatre Palmes d’Or moins connues ou un peu oubliées.


MADEMOISELLE JULIE (FRÖKEN JULIE, 1951, Alf Sjöberg)


Le cinéaste suédois remporte sa deuxième Palme d’Or (après Tourments en 1946) en adaptant la célèbre pièce d’August Strindberg, affrontement de classe et de séduction entre la fille d’un comte et son valet le soir de la Saint Jean. Film d’une modernité folle dans sa mise en scène tout en mouvement, avec notamment quelques plans se déroulant à la fois dans le passé et le présent. On aurait pu s’attendre à une adaptation théâtrale empesée et académique, et il n’en est rien. Dans le rôle-titre, Anita Björk y est sensationnelle (et on remarque Max Von Sydow dans un petit rôle). A découvrir absolument !




QUAND PASSENT LES CIGOGNES (Летят журавли, Letjât žuravli, 1958, Mikhaïl Kalatozov)


Adapté d’une pièce de théâtre, ce long-métrage soviétique raconte l’histoire d’amour entre Veronika et Boris (les incroyables Tatiana Samoïlova et Alexeï Batalov) pendant la Seconde Guerre Mondiale. Loin de tout patriotisme ou propagande, ce mélodrame est un film humaniste, romantique, puissant avec une mise en scène brillante et virtuose : on pense aux mouvements d’appareil novateurs et toujours impressionnants aujourd’hui (la scène de l’escalier, la scène du défilé). Son inventivité formelle et son lyrisme romanesque en font une œuvre absolument inoubliable, qui a influencé de nombreux·ses cinéastes par la suite, notamment Claude Lelouch.



LE MESSAGER (THE GO-BETWEEN, 1971, Joseph Losey)

Adapté du roman du même nom de Leslie Poles Hartley par son complice scénariste Harold Pinter, Losey dépeint la cruauté des sentiments et la complexité des rapports de classe dans la haute société britannique du début du XXe siècle. Dans un manoir à la campagne et dans la nature, la photographie solaire filme des acteur·ices britanniques magnétiques : Julie Christie, Alan Bates, Edward Fox… L’inoubliable musique de Michel Legrand est la cerise sur le gâteau de ce period drama (utilisée depuis pour le générique de Faîtes entrer l’accusé). On ne peut s’empêcher de penser que cette œuvre a inspiré le roman Expiation d’Ian McEwan adapté par Joe Wright sous le titre Reviens-moi (Atonement) en 2007.



SEXE, MENSONGES ET VIDÉO (SEX LIES, LIES AND VIDEOTAPE, 1989, Steven Soderbergh)

Huis-clos écrit en seulement huit jours et tourné en à peine un mois, avec quelques appartements comme décors, qui met en scène les relations ambiguës entre quatre personnages. Soderbergh réalise un premier film atypique, moderne et magnifique avec une mise en abyme via le format vidéo qui fonctionne. Il reste à ce jour le plus jeune cinéaste à avoir reçu la récompense suprême (26 ans), en plus pour un premier film. Les quatre acteur·ices sont excellents (Andie MacDowell, Peter Gallagher, Laura San Giacomo), mais on retient surtout James Spader qui y est juste renversant (Prix d’interprétation pour lui, en plus de la Palme pour le film). Le début d’une carrière singulière et impressionnante à la fois pour lui et pour son réalisateur.


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