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MIGOS - CULTURE III (critique)

La sortie du nouvel album des Migos est un événement dans le paysage rap mondial. Les trois rappeurs d'Atlanta viennent conclure leur trilogie emblématique avec Culture III, un disque dense et intéressant à plus d'un titre. Sa critique est évidemment sur PETTRI.

Le retour des trois compadres de Migos est évidemment un événement. Du genre qu’on ne peut pas laisser passer. S’ils ne peuvent pas plaire à tout le monde, symbolisant l’apothéose du mumble-rap égocentrique et bling-bling, il est indéniable que dans leur sillage, ils sont les meilleurs (de loin). Les trois membres du groupe, Quavo, Offset et Takeoff, ont tous sortis un projet en solo entre la sortie de Culture II et de ce troisième volet à leur trilogie entamée en 2017. Lors des deux premiers Culture, les Migos n’avaient de cesse que d'enchaîner les tubes, seuls ou accompagnés, dans des disques efficaces, même si parfois rébarbatifs ou trop longs (Culture II faisait 1h45 sur 24 titres). Suivaient donc les trois projets solos qu’on pourrait résumer de la même manière, réussis mais brouillons : Quavo et son Quavo Huncho, Offset avec Father of 4 et Takeoff sur The Last Rocket. Des albums certes bien produits et dans la continuité, mais qui manquaient de l’alchimie Migos. Et après la sortie de leur single Straightenin, le groupe d’Atlanta annonce son album tant attendu, la conclusion à sa trilogie Culture, sans cesse décalée.


Et le moins que l’on puisse dire, c’est d’abord qu’ils ont une impressionnante liste de featurings : Drake, Future, Cardi B, Polo G, Justin Bieber et NBA YoungBoy, mais aussi les défunts Pop Smoke et Juice WRLD. Pas dégueu. Surtout quand on entend ce qu’ils leur ont donné. Drake ne déroge pas à la règle et leur livre un tube sur un plateau, qui n’augure que du bon pour son Certified Lover Boy, un nouvel album qui ne devrait maintenant plus tarder. Future y appose son autotune et son flow envoûtants, alors que la logique Cardi B (la compagne d’Offset) déploie son habituel découpage agressif mais simpliste. Et si NBA YoungBoy est porté par l’énergie collective sur Need It (samplé du Get In My Car de 50 Cent), c’est bien Bieber qui étonne en emmenant le trio de mumble sur des terrains qui leur ressemblent toujours certes, mais bien plus pop chantés. En effet, la guitare et le refrain ultra-pop présents sur What You See permet une respiration bienvenue dans un disque chargé et dense, qui pourrait paraître redondant si les feats de Polo G, Pop Smoke et Juice WRLD ne laissaient pas de place pour un ailleurs. Mais soyons clair, Culture III ne diverge pas du tout du principe Migos habituel : une trap festive et foisonnante, bourrée d’ad-libs ambiançants et petardants en tous sens. Planant, Antisocial, le morceau avec Juice WRLD, bénéficie de cordes bien senties et de couplets réflexifs de la part de Takeoff et Quavo, ne laissant que des nappes ambiantiques au regretté rappeur mort d’une overdose. Light It Up, le morceau avec Pop Smoke, mixe les univers trap et drill de Quavo/Offset d’un côté, du rejeton spirituel de 50 Cent de l’autre, pour un résultat exaltant.


We makin' money in quarantine

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We makin' money in quarantine

We makin' money in quarantine

yeah

Vaccine, Quavo


Ambianceurs dingues, les Migos ont des flows répétitifs certes, mais accrocheurs sans commune mesure, comme peut l’attester leur hit Straightenin ou même l’assez prodigieux Why Not, qui a un côté épique mais street. Les productions sont une fois encore très propres, derrière lesquelles se cachent que des pontes du rap actuel, comme Buddah Bless ou Murda, DJ Durel ou Zaytoven et même 808Melo ou Tay Keith. Pourtant, hormis quelques titres, l’impression globale reste plus rap, moins tubesque que les deux volets précédents. La raison ? Sûrement la présence bien plus grande donnée à Takeoff, délaissé des Culture I et II, mais mis ici à l’honneur dans 2-3 moments de bravoure. Quavo continue un run d’aisance pure, tandis qu’Offset décolle, désormais au sommet de son art. Restent les hits (en devenir) Birthday, Malibu, Having Our Way, Avalanche, et évidemment les singles déjà sortis Need It et Straightenin. En définitive, aux premières écoutes, Culture III est un blockbuster rap indéniable, en plus d’être un grower évident. Ça va de toute façon tourner tout l’été par ici, c’est une certitude.


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