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LES ANIMAUX FANTASTIQUES - LES SECRETS DE DUMBLEDORE (critique)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Le fameux Wizarding World de J.K. Rowling est de retour dans les salles obscures depuis aujourd'hui avec le troisième volet de la saga Les Animaux Fantastiques. Nommée Les Secrets de Dumbledore, cette suite a essuyé beaucoup de remous en coulisses, mais ont-ils eu une incidence sur le produit fini ? Éléments de réponse par Jofrey La Rosa.

Rapide retour en arrière : par ici, on aime pas beaucoup le premier volet des Animaux Fantastiques. Il y avait du mieux dans le deuxième, plus politique et émouvant, mais tout aussi foutraque et lourdaud. Et ce troisième volet, nommé Les Secrets de Dumbledore, est dans la lignée de son grand frère, ni plus ni moins. Pas d’amélioration flagrante, et beaucoup de problèmes en coulisses font de ce produit un truc un peu oubliable, dispensable et très fabriqué. L’équivalent d’une bonne petite paella surgelée qui traine dans le congel un dimanche soir : rien de fou, ça fait le job, c’est peu onéreux, c’est ultra-transformé et trop salé, mais tu es content que ça soit là pour te sustenter, même si tu le payes le lendemain matin. Pourtant c’est toujours les mêmes gens à la barre, celles et ceux qui ont bercé notre adolescence avec la saga Harry Potter, et ils nous le font savoir avec moults rappels et autres fan-service à la pelle. Mais bon, on a fait notre deuil, plus jamais ils réitéreront la magie à l’œuvre dans les films (et bouquins) du jeune sorcier à la cicatrice.


Qui plus est, il y a J.K. Rowling qui a (encore) tenu des propos transphobes, Katherine Waterston qui a eu un covid sévère, Johnny Depp mis de côté avec fracas suite aux violences envers son ex-femme Amber Heard, Mads Mikkelsen qui le remplace au débotté, de multiples arrêts de production après des cas positifs… rien d’aura épargné le développement de ce volet. Un signe ? Sûrement. Et on sent bien passer les réécritures, les errances narratives, alors même qu’on l’avait vu, J.K. Rowling est loin d’être une très bonne scénariste. Ici est donc aussi co-crédité Steve Kloves, auteur des scripts des films Harry Potter, qui tente de sauver les meubles d’un récit éclaté, dans tous les sens du terme. Ce qui frappe, c’est la vacuité de l’intrigue, et une finalité qui montre l’inutilité pure et dure et de volet. Beaucoup de macguffins, peu d’arcs narratifs et d’enjeux, ce qui choque dans ces Secrets de Dumbledore, c’est la lenteur pesante de ces 2h23 qui paraissent très longues. Il y a aussi des effets spéciaux numériques pour l’année et une mise en scène simple et plutôt efficace. Pas grand chose de plus.


L’intrigue est simple et s'arrête peu ou proue à la fin du film précédent : le pouvoir et l’influence de Grindelwald grandissent rapidement et Dumbledore se sent responsable. Il décide de former une équipe pour pallier les plans de son ancien comparse, avec notamment Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne). On retrouve aussi Kowalski (Dan Fogler) et Thésée (Callum Turner) d’un côté, et les nouveaux venus ou promus Lally (Jessica Williams), Yussuf (Williams Nadylam) et Bunty (Victoria Yeates). Par contre, exit Katherine Waterston (Tina Goldstein), son personnage étant fourré sous un tapis au début du film pour l’en ressortir qu’à la fin (elle a pris position trop vigoureusement contre les propos transphobes de madame Rowling). Du côté des vilains, Queenie (Alison Sudol) a du coup changé de bord et Creedence (Ezra Miller) est toujours dans le mal, mais drastiquement mis de côté, cantonné au statut de figurant plus-plus. Mais le meilleur atout de ce film à l’écriture brouillonne et bordélique, c’est la relation heurtée entre Dumbledore (Jude Law, impeccable) et Grindelwald. Mads Mikkelsen apporte une nuance profonde au personnage qui est déjà passé par les traits de Colin Farrell et Johnny Depp. Il l’incarne d’une façon beaucoup moins cartoon, notamment grâce à un design du personnage moins appuyé, plus réaliste, et un jeu plus renfrogné, plus intérieur, sans toutefois sur-employer le talent fou de son interprète. Hâte de voir où ils vont amener le personnage pour la suite, puisque oui, ce n’est pas fini, deux autres films étant au programme. À voir si celui-ci a le succès escompté, puisque le précédent était un semi-échec, et que ce volet fait un peu office de non-événement pour le moment…

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