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IRON MAN 3 (critique)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Au sortir de la première phase de son Marvel Cinematic Universe avec l’apothéose qu’a été le premier film Avengers, Kevin Feige décide de donner un troisième film solo à celui qui a rendu tout cela possible : Iron Man. Retour de Jofrey La Rosa sur Iron Man 3 sur PETTRI !

En 2005, dans le creux de la vague depuis quelques années à cause de problèmes d’addictions, Robert Downey Jr est repêché par un wonderboy sur le retour, un certain Shane Black. Pour sa première réalisation, le scénariste superstar de L’Arme Fatale, de The Last Boy Scout et de Last Action Hero donne le premier rôle à cet acteur culte des années 1980 et 1990. Depuis ses soucis avec la justice liés à ses problèmes de drogues et d’alcool, il est persona non grata à Hollywood. Mais Shane Black, qui sort lui aussi d’une traversée du désert plus calme, décide de passer à la réalisation avec l’excellent Kiss Kiss Bang Bang. Aux côtés de Val Kilmer et Michelle Monaghan, Robert Downey Jr fait des étincelles, dans un rôle de détective se rapprochant de sa propre personnalité, désinvolte, maligne et torturée. Un archétype qu’il appliquera au rôle de Tony Stark en 2008 quand Jon Favreau lui fait confiance pour le premier Iron Man. Depuis, il embrasse totalement le rôle qui lui a permis d’acquérir le statut d’une des stars de cinéma les plus connues du monde, dans deux films solos, une apparition dans The Incredible Hulk et surtout en tant que chef de bande dans la réunion Avengers en 2012.


L’année suivante, Kevin Feige, le grand manitou de Marvel Studios, lui laisse le soin d’entamer la deuxième phase du MCU avec un troisième film solo. Iron Man 3 débarque dans les salles obscures en 2013 et écrase tout sur son passage, profitant de la hype d’Avengers pour dépasser allègrement le milliard de dollars au box-office mondial. Mais est-ce pour autant un bon film ? Plus, est-ce que c’est un bon troisième volet, souvent casse-gueule ? En date, c’est le dernier film centré sur le fer de lance de la saga ciné Marvel. Souvent oublié, après les fondations que posaient le premier et la (fausse) déception qu’était le deuxième, cet opus se démarque pourtant à plus d’un titre. C’est tout d’abord le premier film Iron Man à ne pas être réalisé par Jon Favreau. C’est aussi le premier épisode d’une Phase 2 en demi-teinte. C’est également la réelle introduction d’un antagoniste aperçu dans le premier film mais que le studio n’exploitera… que 8 ans plus tard : les Dix Anneaux. Le terroriste Mandarin qui s’oppose à Tony Stark dans ce film s'avèrera être le père de Shang-Chi dans le film du même nom en 2021. Mais pour le moment, on croit que c’est successivement Ben Kingsley (l’inénarrable Trevor Slattery) puis Guy Pearce (Aldrich Killian), pour un twist qui a beaucoup fait parlé, mais qui s’avère plutôt intelligent et inattendu, prouvant la propension de Shane Black à casser le quatrième mur. Mais attention, pas d’une façon bête et méchante comme dans Deadpool, il s’amuse avec les codes cinématographiques pour raconter son histoire, avec notamment son éternelle voix off très film noir pour narrer et ponctuer les moments-clés de l’intrigue, chose inédite dans la saga – et qu’il expliquera avec drôlerie dans une scène post-générique.


Mais le style Shane Black ne s'arrête pas à cela. Il décide de placer son intrigue à l’époque de Noël, comme souvent dans ses scénarios, et ne résiste pas à l’envie d’en faire un buddy-movie en couplant Tony successivement à un gamin malin (Ty Simpkins), puis à son comparse militaire Rhodes (Don Cheadle). Et surtout, il co-signe le scénario avec Drew Pearce (Hotel Artemis), aux dialogues ciselés et percutants, pour un film rythmé et futé. Robert Downey Jr excelle, entre les crises d’angoisse de son personnage et son héroïsme toujours ambivalent, pour une de ses meilleures partitions au sein du MCU. Par contre, il n’est pas aidé par une Gwyneth Paltrow totalement à côté de ses pompes. Ça fait aussi plaisir de voir Rebecca Hall, superbe actrice qu’on ne voit malheureusement plus trop, et ce même si son personnage est prévisible et un peu sacrifié à l’autel de l’intrigue, pourtant bien menée. Côté esthétique, on ne peut pas vraiment se tromper avec John Toll à la photographie. À en juger, sa filmographie impressionnante : Braveheart, La Ligne Rouge, Cloud Atlas, pour ne citer qu’eux. Les effets spéciaux numériques ont quant à eux très bien vieilli, même 9 ans plus tard et sont même parfois assez saisissants de réalisme (le Killian bouillant par exemple). Le générique de fin, très comic-book et/ou pulp, à la fois rétro et moderne, symbolise bien le ton du film, fun, cool et décontracté, mais aussi marqué par des motifs d’espionnage low-fi, d’enquête simple et d’enjeux globaux jusqu’aux plus hautes strates de la politique (tiens, tiens, autre constante de Black).

En définitive, Iron Man 3 est un typique film de Shane Black, peu cité quand on parle des films du MCU les plus personnels de leur auteurs. Et pourtant, certes Guardians of the Galaxy, Thor Ragnarok ou Doctor Strange in the Multiverse of Madness ressemblent à leur réalisateurs, mais Iron Man 3 trouve une place de choix dans la filmographie d’un des grands auteurs contemporains d’Hollywood, qu’on a hâte de retrouver au cinéma !

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