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IN THE HEIGHTS (critique)

Quand le petit génie actuel du spectacle musical adapte une de ses œuvres pour le grand écran, c’est forcément un événement. C’est le cas ici de Lin-Manuel Miranda et de son In The Heights, qu’il confie à Jon M. Chu, le réalisateur de Sexy Dance 3D et Crazy Rich Asians.

L’été ne fait que commencer. La pandémie touche à sa fin (croisons les doigts) et avec elle ses confinements et autres couvres-feux. Il était grand temps de retrouver les salles de cinéma, certes, mais aussi le spectacle total qu’elles peuvent parfois offrir. In The Heights fait partie de ceux-là. Une comédie musicale dans la pure tradition du genre, chaude et solaire, feel-good et toujours sur la corde sensible. Après le succès monumental (et mérité) de son chef-d'œuvre Hamilton, Lin-Manuel Miranda est sur un petit nuage. On aura le droit à sa première mise en scène au cinéma cette année avec Tick, Tick, Boom, un drame musical avec Andrew Garfield, mais avant ça, place à In The Heights, une de ses créations au théâtre, qu’il adapte et interprète ici sous la direction de Jon M. Chu. Ce dernier est responsable de beaucoup de choses vachement bien mais soit conspuées, soit méconnues : on lui doit Sexy Dance 2 et 3, supers films rythmiques plein d’énergie, mais aussi Jem & The Holograms, G.I.Joe 2 et Crazy Rich Asians. Moins connue, sa série The LXD est une petite bombe à découvrir d’urgence si vous ne la connaissez pas, mais aussi ses clips, notamment pour la pop star Justin Bieber. Aujourd’hui, il vient mixer ses obsessions thématiques, rythmiques et formelles pour en tirer un divertissement de grande qualité, en plus de mettre en scène et en images (parfois indélébiles) une histoire universelle et belle.


Dans le quartier de Washington Heights à New-York, les communautés hispanique et noire vivent ensemble mais en marge d’une ville si loin mais si près. Parmi eux, quatre jeunes gens se démènent pour réaliser leurs (petits) rêves, que ce soit aller à la fac ou redéménager en terre natale. Doté d’un casting jeune et enjoué de têtes méconnues, In The Heights brille à plus d’un titre, à commencer par le quatuor de tête formé par Anthony Ramos (Hamilton), Melissa Barrera (Scream 5, le Carmen à venir de Millepied), Corey Hawkins (Straight Outta Compton) et la nouvelle venue Leslie Grace. Leur beauté n’a d’égal que leur aisance, à la fois au chant/rap ou à la danse. Le mouvement, voilà ce qui prône chez Chu, dans des numéros rythmiques parfaitement exécutés, dans des séquences finement mises en scènes, évoquant autant West Side Story que Busby Berkeley. Et au-delà de la maîtrise de Chu, ce qui étonne et passionne, c’est l’écriture et la composition des chansons originales, évidemment signées Lin-Manuel Miranda, qui impose son style avec conviction, vivacité et émotion. Le message, lui, est bienveillant et inclusif, pour toucher à l’onirique plus d’une fois, dans des séquences géniales.


Malheureusement, les films comme In The Heights se font de plus en plus rares… Et c’est évidemment bien dommage. Mais on se surprend même à s’étonner de voir ce type de pari sur grand écran, tant c’est désormais l’adage de les retrouver sur les plateformes de streaming. Mais on ne va pas bouder notre plaisir, bien au contraire. Parce que In The Heights, c’est du pur cinéma, beau en diable, qu’on rêvait de voir en salles par les temps qui courent, et qui met du baume au cœur. Parfois la vie est bien faite et les planètes s'alignent : In The Heights sort pile-poil au bon moment pour ravir tout le monde, car on avait bien besoin d’un grand film feel-good inspirant et parfaitement exécuté. Ça fait beaucoup de bien d’avoir un coup de cœur, surtout aux prémices de l’été.

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