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HARRY POTTER À L'ÉCOLE DES SORCIERS (critique livre)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Dans le cadre des MARDI POTTER sur PETTRI, la rédaction revient désormais sur les livres de J.K. Rowling, en commençant par le premier opus : Harry Potter à l'école des sorciers.

Harry Potter à l'école des sorciers est le premier des sept tomes de la saga désormais cultissime, Harry Potter. Elle s'est imposée de par son succès fulgurant comme LA référence en matière de littérature jeunesse fantastique (450 millions d'exemplaires vendus à travers le monde). En effet, qui peut aujourd'hui entendre parler de sorcellerie sans penser à l'école de sorciers Poudlard, ou à son univers enchanté ? Ou nier qu'il attend encore secrètement sa lettre d'admission ?


Tout commence le 26 Juin 1997, avec la première édition anglaise d'Harry Potter and the Philosopher's Stone. J.K. Rowling jeune mère divorcée vit difficilement des allocations dans la ville d'Edimbourg. C'est à force de persévérance, qu'elle parvient à faire publier chez Bloomsbury, le roman sur lequel elle travaille depuis tant d'années. Les premiers tirages se feront à uniquement 500 exemplaires (dont 300 seront envoyés aux bibliothèques), sous le nom Joanne Rowling. Très rares, ses exemplaires valent aujourd'hui une petite fortune puisque les suivants seront édités en grands nombres sous le nom de plume que nous lui connaissons tous : J.K. Rowling.

Le 9 Octobre 1998 sort la première publication du roman à l'étranger, plus précisément en France, chez Gallimard : Harry Potter à l'école des sorciers. Le titre étant modifié afin d'attirer l'intérêt des enfants eux-même scolarisés. Le roman est traduit de l'anglais par Jean-François Ménard, et est également tiré à 500 exemplaires (tout aussi recherchés par les collectionneurs, puisqu'ils possèdent des illustrations qui n'ont pas été reproduites dans les tirages suivants).

Les petits français ont alors le plaisir de découvrir les aventures de Harry : un jeune orphelin de 11 ans, qui apprend qu'il appartient au monde des sorciers. Et qu'il fera sa prochaine rentrée à l'école de sorcellerie Poudlard, où il apprendra à maîtriser la magie, comme ses parents avant lui. À travers le regard de Harry, les lecteurs, petits et grands, vont alors découvrir avec émerveillement un nouvel univers peuplé de baguettes magiques, de chapeaux pointus et de balais volants. C'est le début des aventures de Harry Potter. Le lecteur l'accompagnera durant sept tomes dans son voyage initiatique et éducatif ; à la recherche de soi, de son appartenance, sur fond de combat contre les forces du mal.


Le premier chapitre d'Harry Potter à l'école des sorciers fait figure d'exception. En effet, l'ouverture du roman se fait par le regard de l'oncle Vernon, qui, on l'apprendra par la suite sera le personnage le plus éloigné de l'univers fantastique créé par l'auteure. C'est le seul et unique chapitre de toute la saga dans lequel le lecteur n'a pas encore conscience de la magie. Il la perçoit simplement comme quelque chose d'étrange, influencé par l'avis de l'oncle Vernon. Le lecteur trouve ainsi sa place, et s'identifie en tant que « moldu » (les non sorciers) ; rôle qu'il ne quittera pas au fil des différents tomes, bien que le reste de la saga (à quelques exceptions près) s'articule autour du personnage de Harry. Le monde de la magie n'en apparaît que plus fascinant puisqu'il sera toujours hors de portée des « moldus », qui le découvre à travers le regard d'un personnage qui y fait ses débuts. Par les yeux ébahis et enthousiastes d'un enfant, qui cherche à tout prix à s'y intégrer.

Avec un style simple et linéaire (qui lui sera souvent reproché, ainsi que son absence de poésie), J.K. Rowling réussit le tour de force de nous entraîner dans un univers frais et plein d'imagination, et ce, peu importe notre âge ; bien que le livre s'adresse avant tout à un jeune public (les premiers lecteurs d'Harry Potter avaient souvent l'âge du personnage principal à l'époque). Elle a su moderniser le genre du fantastique en situant l'action à notre époque, et juxtaposant le monde des sorciers au nôtre. Celui-ci restant délicieusement désuet (absence d'électricité chez les sorciers par exemple), afin de creuser le fossé entre les sorciers et les « moldus ». Chaque élément de magie reposant malgré tout sur des recherches précises dans les sciences (herbes pour les potions), les légendes (la pierre philosophale) et la mythologie (les centaures, les licornes, les chiens à 3 têtes, etc...).

Ce premier tome reste malgré tout le plus enfantin dû au jeune âge des protagonistes. En effet, un tome représentant une année de scolarité, la prose comme la complexité de l'intrigue évoluera en même temps que le trio phare de la saga formé par Harry, Hermione et Ron. Malgré tout, J.K Rowling sème d'ores et déjà dans ce premier roman des indices importants qui serviront l'intrigue générale de la saga. Tant sur le destin qui attend Harry, que son lien mystérieux avec « celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ».

J.K Rowling introduit ici des personnages attachants et hauts en couleur qui seront (presque) tous présents tout au long de la saga, et avec lesquels Harry partage son statut de héros. Hermione et Ron lui sont autant indispensables dans son développement personnel, que dans les épreuves qu'il aura à surmonter. En effet, dans ce premier tome, Harry ne parvient pas à accéder à la fameuse pierre philosophale sans l'aide de ses amis : Ron joue la partie d'échecs géants version sorciers, Hermione résout l'énigme des potions, et Harry attrape la clé ailée. Seule l'association des trois amis vient à bout des tests mis en place afin de protéger la pierre. Le personnage d'Harry est construit comme une sorte de Cendrillon moderne ; le mystère qui l'entoure, sa célébrité, son passé lui apporte la compassion et éveille la curiosité du lecteur. Les questionnements du personnage sur sa propre identité participent à la mise en place subtiles de quelques indices sur l'avenir de Harry (les douleurs de sa cicatrice par exemple). D'autres personnages, plus discrets, plus ambigus sont habilement introduits, sans être développés dans ce premier tome : les personnages de Severus Rogue et d'Albus Dumbledore entre autres. On les découvre en tant que professeur (détestable) et directeur de l'école, sans se douter qu'ils seront deux des personnages clés au dénouement de la saga.


Ce premier roman, bien que teinté de naïveté et de manichéisme, a une importance toute particulière puisqu'il sert d'introduction aux six autres tomes. Il permet de se familiariser avec l'univers de la magie ; à ses mœurs et son vocabulaire et d'appréhender les personnages relativement nombreux. Le pari est réussi puisque ce roman est également connu pour avoir réconcilié bon nombre d'enfants avec la lecture, ou la leur avoir fait découverte. Et bien-sur avoir fait retomber les parents en enfance !

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