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Amandine Thieulent

HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT (critique livre)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Dans le cadre des MARDI POTTER sur PETTRI, la rédaction revient sur la célèbre saga de livres écrits par J.K. Rowling. Cette semaine, nous nous intéressons enfin à l'ultime opus des romans : Harry Potter et les Reliques de la Mort.

Harry Potter et les Reliques de la Mort, le dernier tome de la saga intégralement traduite de l'anglais par Jean-François Ménard, sort en France le 26 Octobre 2007 à minuit. C'est une déferlante dans toutes les librairies de France (et du monde), ce septième tome battant à nouveau les records de ventes dès le jour de sa sortie. Chacun se précipite pour connaître le dénouement des aventures du jeune sorcier. On se souvient de certaines images télévisées : des lecteur.trice.s à même le sol, commençant par le dernier chapitre des 890 pages du roman, trop impatients de savoir si Harry survivra à son dernier combat. C'est avec une émotion particulière que le public entame ce tome, sachant que ce sera la dernière fois qu'il ouvrira un roman inédit de cette saga désormais devenue culte.

« Cette année, Harry a dix-sept ans et ne retourne pas à Poudlard. Avec Ron et Hermione, il se consacre à la dernière mission confiée par Dumbledore. Mais le Seigneur des Ténèbres règne en maître. Traqués, les trois fidèles amis sont contraints à la clandestinité. D'épreuves en révélations, le courage, les choix et les sacrifices de Harry seront déterminants dans la lutte contre les forces du Mal. »

Ce dernier roman se différencie dès les premiers chapitres. Les lecteurs.trices commencent leur lecture en compagnie de Harry qui s'apprête à quitter la maison de son enfance, et à dire au-revoir aux Dursley, probablement pour toujours. Après des adieux pudiques et solennels tout spécialement avec son cousin Dudley ; l'ordre du phénix rejoint Harry au 4 Privet Drive avec pour mission de l'évacuer de la maison à la seconde où sonne les 17 ans d'Harry (la majorité chez les sorciers). Et où la marque qui permettait sa localisation de mineur s'efface à jamais. Afin de semer le trouble chez l'ennemi, et grâce à une potion que l'on ne présente plus (le Polynectar), six clones de Harry prennent place à ses côtés dans sa fuite. Mais les espions de Voldemort sont bien renseignés et attaquent l'ordre dès leur départ de la maison. Symboliquement, Harry quitte le foyer sur la moto d’Hagrid, comme lorsqu'il était venu le chercher dans les ruines de sa maison de Godric's Hollow encore bébé. Lors du combat destiné à ramener Harry sain et sauf au Terrier, sa chouette Hedwige (cherchant à le protéger) est tuée, ainsi que le célèbre aurore Alastor Maugrey. J.K Rowling nous plonge tout de suite dans un roman peuplé de rebondissements et d'émotions. Les lecteurs.trices sont avertis, l'auteure ne reculera pas face au décès de ses personnages.


Ce dernier roman est jalonné par la vulnérabilité et la fragilité de ses personnages. Depuis le décès de son meneur, Dumbledore, la résistance tente de survivre tant bien que mal, mais le nombre de protagonistes semble diminuer. Harry est leur seul espoir, l'élu qui doit mener à bien la tâche qui lui a été confiée : éliminer les sept Horcruxes qui contiennent les morceaux de l'âme de Voldemort. Seulement, il ne sait par où commencer. Sa seule piste s'avérant être un message d'un certain R.A.B, qui aurait dérobé un des Horcruxes quelques années plus tôt. La mission s'annonce ardue mais, par delà la mort, Dumbledore offre un dernier coup de pouce à Harry, Ron et Hermione. Il leur lègue respectivement par testament le vif d'or de son premier match de Quidditch, et l'épée de Gryffondor, son déluminateur (objet qui permet de capturer la lumière) et son exemplaire des contes de Beedle le Barde. Malheureusement, l'épée de Gryffondor exposée dans le bureau de Dumbledore s'avérait être fausse, et Harry n'entre pas en sa possession. Par ailleurs, lors du mariage de Bill Weasley et Fleur Delacour (ils se sont rencontrés lors du 4eme roman) Harry apprend que Rita Skeeter est l'auteure d'une biographie à scandale retraçant l'histoire d'Albus Dumbledore et de ses choix lors de son ascension au pouvoir. Il aurait gravi les échelons tout en tenant sa famille à l'écart, allant même jusqu'à cacher le handicape de sa jeune sœur Ariana, et serait tenu pour responsable de son décès. On lui prête également une relation amoureuse avec un autre grand sorcier de son temps, Gellert Grindelwald. Harry se sent trahi par toutes ses révélations. Les lecteurs.trice sont pris au dépourvus, on s'aperçoit que malgré la relation privilégiée d'Harry avec son directeur (une sorte de figure paternelle qui pouvait le guider suite au décès de Sirius), on ne sait rien de lui. J.K Rowling termine ici ce qu'elle a commencé dans le tome précédent, c'est-à-dire humaniser son personnage, avec ses choix et ses échecs. Après lui avoir longtemps confié un rôle mystérieux et inaccessible dans sa sagesse, elle surprend le public en salissant sa mémoire. Harry ne sait plus s'il doit continuer à suivre aveuglément la voie que Dumbledore lui a tracée, et pourtant, a-t-il un autre choix ?


Au cours de la noce, la nouvelle tombe : Voldemort s'est officiellement au pouvoir, le ministre de la magie est mort. Les Mangemorts attaquent, Hermione parvient de justesse à transplaner entraînant Harry et Ron avec elle. Notre trio se retrouve officiellement en cavale. Ils trouvent refuge dans la maison abandonnée de Sirius Black. C'est là qu'ils découvrent l'identité de R.A.B : Regulus Arcturus Black, le frère de Sirius. C'est un Mangemort repenti, qui, après avoir découvert le sombre secret de Voldemort, décide de jouer un rôle dans sa chute. Ce qui lui coûtera la vie. Avant son décès, il confiera la lourde tâche de détruire l'Horcruxe à son elfe de maison, Kreattur. J.K Rowling met à nouveau en avant l'importance de chaque être, aussi insignifiant ou détestable qu'il puisse paraître et peu importe sa condition magique ou sociale. L'elfe retrouve la trace de l'Horcruxe au ministère de la magie. Le médaillon de Salazar Serpentar a été vendu au noir par l'un des membres de l'ordre du phénix (Mondingus Fletcher) qui s'est permit de vider la maison après le décès de Sirius. On note tout de même que le médaillon se trouvait dans la maison lors du grand ménage d'été du tome cinq, juste sous leurs nez, et celui de Dumbledore.


Une mission périlleuse afin de retrouver le médaillon s'organise. Le sort a voulu que ce soit la terrible Dolores Ombrage, (qui évolue à merveille dans le nouveau système politique instauré par Voldemort) qui achète le collier. A l'aide de quelques gouttes de Polynectar, Harry, Ron et Hermione réussissent à pénétrer dans l'enceinte du ministère. Ils découvrent avec horreur les changements qui s'y déroulent. Chaque sorcier est soumis à un interrogatoire mené par les Mangemorts ou des sorciers adhérant aux idéaux du nouveau système. Tous ceux dont le sang n'est «pas assez pur » ou refusant de collaborer se voient exclus de la société magique, dans le meilleur des cas (on casse leur baguette et on leur interdit l'accès à la pratique de la magie). Ils sont torturés voire assassinés, en cas de mensonge ou de résistance. Le symbole de ce nouvel état totalitaire s'érige en une statue monumentale au cœur du ministère : une montagne de sorciers écrasant de leur puissance moldus, créatures magiques, ou autre « hybrides » (centaures, elfes de maison, gobelins, etc.). La presse est utilisée à des fins de propagande et diffuse sans interruptions les avis de recherches concernant chaque membre de l'ordre du phénix. Harry est désigné comme l'indésirable numéro un. Les journaux propagent les idéologies, et les mensonges de ce nouveau ministère en manipulant la vérité et en appelant les sorciers à la collaboration. L'auteure continue ici d'explorer les réactions de chacun en temps de guerre. La survie dépendant parfois autant de la collaboration, que de la résistance, et le choix entre les deux étant parfois complexe. Dans leur course contre la montre, Harry, Ron et Hermione s'emparent du pendentif et parviennent de justesse à s'échapper. Ils sont malheureusement suivis par un Mangemort qui découvre leur refuge. Il sont désormais dans l'incapacité de retourner au 12 square Grimaud.


J.K Rowling prend alors un virage à 180° et plonge ses personnages dans une solitude et un nomadisme soudain. Après un début de récit rapide et peuplé de péripéties, Harry, Ron et Hermione se retrouvent seuls. Pendant plusieurs mois, ils errent d'un endroit isolé à un autre. Souvent obligés de se cacher au milieu de nul part, leur dernier lien avec la société magique réside dans un petit poste radio. Cependant il est difficile de trouver les chaînes cryptées qui n'appartiennent pas à l'ennemi. Et plus difficile encore de n'entendre que les pertes subies par les derniers bastions de résistance. L'auteure coupe ainsi le rythme du récit, la chasse aux Horcruxes piétine, ils portent le médaillon à tour de rôle, sans aucun moyen de le détruire. Ce passage, très critiqué, souvent décrit comme long et ennuyeux, est pourtant nécessaire. Comme dans tout bon voyage initiatique, le héros se retrouve face à lui-même, et à ses doutes. C'est dans ces moments qu'il subit les tentations vers la noirceur et l'abandon, et que son dernier sursaut d'héroïsme le sauve, ou qu'il échoue. C'est un épisode épique et classique de résistance morale, quelque peu calqué sur l'errance et la solitude extrême que fait subir Tolkien à Sam et Frodon dans le seigneur des anneaux. D'autant plus que le médaillon de Salazar Serpentard s'inspire de l'anneau unique. En effet, porté autour du coup, l'Horcruxe joue sur la santé psychologique des personnages. Il les met face à leurs démons, et fait resurgir leurs pensées et peurs les plus sombres, ce qui affecte leurs ressentis et leurs comportements. Ainsi, des affrontements éclatent au sein de notre trio. Ron reproche à Harry l'inaction dans laquelle ils se trouvent. Emporté tour à tour par le découragement, son manque de foie et de confiance en lui et sa jalousie, Ron finira par abandonner ses deux amis. Une scène brutale, qui ébranle autant Harry et Hermione que les lecteur.trice.s.


Néanmoins, J.K Rowling incorpore quelques indices qui redonnent espoir à notre duo. Harry se remémore son premier match de quidditch : il avait alors avalé le vif d'or. Or, ceux-ci ont une mémoire ; en le portant à ses lèvres une inscription apparaît « je m'ouvre au terme ». De plus, Hermione découvre que les lames forgées par les gobelins (l'épée de Gryffondor) retiennent ce qui la renforce. Elle se compose donc à présent de venin de basilic. Le serpent géant tué par Harry en seconde année. Ce qui avait permis à Harry de détruire le journal intime de Jedusor, et donc son premier Horcruxe avec un crochet de Basilic. Ce qui explique que Dumbledore lui ait légué l'épée. Autant d'indices qui prennent source dans les premiers romans de la saga, et qui démontrent le travail de fourmis qu'à fourni J.K Rowling afin de construire son puzzle, années après années. Hermione et Harry se rendent par la suite à Godric's Hollow ; ville originaire de Harry, de Dumbledore et de Godric Gryffondor, dans l'espoir que l'épée y soit dissimulée. Après un émouvant passage au cimetière et dans les ruines de la maison où Harry a survécu, notre duo tombe dans un piège. En effet, ils font la rencontre de la célèbre Bathilda Tourdesac, l'historienne de la magie. Proche de la famille Dumbledore, c'est elle qui a livré tous ses secrets à Rita Skeeter, suite à un envoûtement. Pire encore, elle a été tuée par Nagini, le redoutable serpent de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, qui occupe désormais son corps afin de surveiller le village. Dans la bataille, la baguette de Harry se casse en deux. Lui et Hermione manquent de peu d'être rattrapés par Voldemort, mais Hermione parvient à transplaner de justesse. Ces événements laissent un goût amer, toujours en cavale, notre duo en est réduit à se partager une baguette magique. Cette mission est un échec, et les laisse désespérés, sans idée de la prochaine étape.


Une nuit, alors que Harry monte la garde, un patronus sous forme de biche apparaît. Elle semble étrangement familière, Harry la suit. Elle le conduit jusqu'à un lac gelé au fond duquel scintille la lame de l'épée de Gryffondor. Harry se jette dans le lac sans la moindre hésitation et manque de peu de se noyer. Il est sorti de l'eau glacée par Ron qui a finalement retrouvé leur trace (grâce au déluminateur légué par Dumbledore). Avec l'épée, tous deux parviennent à détruire le premier Horcruxe, avant de rejoindre Hermione au campement. Les retrouvailles sont difficiles mais notre trio est à présent réuni. Le retour de l'amitié indéfectible scelle la fin du doute et de la solitude. L'errance de nos sorciers prend fin, et l'auteure les entraîne à nouveau dans une cascade de péripéties jusqu'à la bataille finale.


Notre trio se rend alors chez le père de Luna Lovegood. Hermione cherche de plus amples informations sur un dessin apparaissant dans le livre que Dumbledore lui a légué. Et Harry se souvient avoir vu ce dessin sur un médaillon autour du cou du père de Xenophilius Lovegood. Les lecteurs.trices découvrent avec enchantement les légendes et contes racontés aux enfants sorciers, folklore que l'auteure n'avait pas encore incorporé et à la hauteur de son imagination. Ainsi le conte des trois frères serait tiré de l'histoire de la famille Peverell (tombe entraperçue au cimetière de Godric's Hollow). La légende raconte que pour avoir trompés la mort, celle-ci leur offert les cadeaux de leur choix : la baguette de Sureau (la plus puissante baguette magique du monde), la pierre de résurrection (qui ramène les morts à la vie), et la cape d'invisibilité (qui permet de disparaître totalement). A elles trois, elles forment les reliques de la mort, et les grands sorciers de chaque temps cherchent à les collecter afin de devenir le maître de la mort : Grindelwald, Dumbledore, Voldemort. Par la suite, Harry, Ron et Hermione sont raflés et emmenés chez les Malefoy, terrible épisode qui prendra fin par la mort de Dobby envoyé pour les secourir. Harry très affecté par cette perte décide de l'enterrer lui-même, sans l'aide de la magie ou d'autres sorciers. Il prendra de son temps et de son énergie pour creuser une tombe au petit elfe. C'est le dernier hommage que rend l'auteure à ceux qui reçoivent aussi injustement peu de considération. Dans ce malheur, notre trio se retrouve sur une nouvelle piste vers le prochain Horcruxe. Voldemort semble avoir confié à sa plus fervente admiratrice, Bellatrix Lestrange, le soin de cacher une partie de son âme dans son coffre fort de Gringotts (la banque des sorciers). Les lecteurs.trices sont entraînés dans un épisode de pure aventure (l'essence même des premiers succès de la saga) mêlant polynectar, sortilèges et évasion à dos de dragon. Bien qu'Harry, Ron et Hermione s'en sortent indemnes, un nouvel Horcruxe à la main (la coupe de Rowena Poufsouffle), il perdent l'épée de Gryffondor, et ainsi leur seul moyen de le détruire.


Il devient évident que les Horcruxes sont dissimulés dans des objets ayant appartenu aux fondateurs de Poudlard. Pour le plus grand plaisir de son public, J.K Rowling renvoient ses personnages à l'école de sorcellerie. Décor phare de la saga, et de la bataille finale qui signera la fin des aventures de notre héros. Décor symbolique puisque Poudlard représente aux yeux de Harry, comme à ceux de Voldemort, les foyers qu'ils n'ont pas connus dans leur enfance. Aucun d'eux ne veut le voir détruit, mais aucun d'eux ne s'arrêtera tant que l'autre survit. Rogue est désormais le directeur de l'école, où les Mangemorts enseignent et menacent sous peine de châtiments corporels. Mais l'armée de Dumbledore survit et sème la révolte, menée par Neville. Avec l'aide d'Abelforth Dumbledore (le frère de l'ancien directeur qui avait également envoyé Dobby à la rescousse), l'ordre du phénix pénètre dans l'école. Tous les acteurs principaux sont alors en place, le combat est inévitable. Beaucoup de lecteurs.trices regretteront de ne pas réellement assisté au combat. En effet la bataille sert essentiellement de décor à la chasse au dernier Horcruxe. La pression mit en place, la crainte de voir se faire tuer certains personnages retombent quelque peu lorsque notre trio se sépare, chacun vacant à sa mission. Ron et Hermione se dirigent vers la chambre des secrets à la recherche de crochets de Basilic, et Harry vers dernier Horcruxe (le diadème de Rowena Serdaigle) dans la salle sur demande. La destruction de ces deux Horcruxes est ressentie par Voldemort, qui commence à s'affaiblir. Effrayé, il proclame une trêve au beau milieu de la bataille. Trêve qui permet de faire le point sur les pertes : Fred Weasley, Lupin et Tonks.. Le constat est cruel. En parallèle, Rogue est assassiné par Nagini, sur ordre de Voldemort. Celui-ci le croit le maître de la baguette de Sureau, et tente ainsi d'en récupérer les pleins pouvoirs. Rogue parviendra, le temps d'un dernier regard à donner quelques pensées à glisser dans la Pensine à Harry.


Harry se plonge alors dans le passé de Rogue, et y découvre avec stupeur sa mère ; amie d'enfance de Severus Rogue, ils sont arrivés à Poudlard ensemble. Il découvre comment leurs chemins se sont séparés, elle est attirée par James Potter et la lumière, tandis que Rogue s'enfonçait sur un chemin plus sombre. Et comment, en apprenant que Voldemort souhaitait assassiner le fils de Lily, il a changé de camp pour tenter de la sauver, en vain. Et comment, en souvenir de l'amour secret qu'il a nourri pour sa mère, il est resté l'espion de Dumbledore. Allant jusqu'à prétendre l'assassiner alors que Dumbledore se savait condamné (un poison suite à sa tentative de détruire l'Horcruxe niché dans la bague du père de Voldemort). Rogue a continué à protéger Harry après la mort de celui-ci, c'est lui qui lui a envoyé le patronus de biche. Patronus qui s'avère être le même que Lily, dont il continue de chérir le souvenir. J.K Rowling sème le trouble chez les lecteurs.trices qui était persuadés être fixé sur la véritable identité du personnage dans le tome précédent. Dumbledore, par l'intermédiaire des souvenirs de Rogue, adresse son dernier message à Harry : il est l'Horcruxe que Voldemort n'a jamais souhaité créer. 16 ans auparavant, lorsque la malédiction du seigneur des ténèbres s'est retournée contre lui, le choc a été si violent que son âme s'est déchirée et s'est accrochée au seul être vivant à proximité. J.K Rowling achève de ternir le personnage de Dumbledore, celui-ci a caché la vérité à Harry pour le maintenir en vie jusqu'au moment propice. Et ce, soulevant un réel débat moral, est-il bon pour le bien de tous, d'exiger le sacrifice d'un seul ?


Après un au-revoir déchirant à Ron et Hermione, les chargeant de détruire le dernier Horcruxe, (Nagini). Harry se rend dans la forêt interdite pour affronter son destin. Ce dernier tome est le plus adulte de la saga, Harry, sans le moindre ressentiment, accepte son sort. Son parcours initiatique s'arrête ici, il vient d'apprendre sa dernière de sa dernière leçon : sa mort est inéluctable, elle l'a toujours été. Grâce à la pierre de résurrection cachée dans le Vif d'Or, il part serein sur le chemin vers la mort en compagnie de ses parents et de Sirius. Face à Voldemort, il ne se défend pas, et meurt. S'ensuit un étrange chapitre, dans lequel J.K Rowling incorpore une apparition de Dumbledore. Sans doute l'auteure voulait-elle donner une chance à son personnage de s'expliquer, et redorer son image. Mais Harry en vient à la conclusion que ce dialogue se déroule dans sa tête, ce qui n'apporte rien au récit. Harry revient alors à lui dans la forêt interdite. Passage ô combien contesté. De nombreuses rumeurs courent encore selon lesquelles Harry Potter aurait dû mourir. Ce serait l'éditeur de J.K Rowling qui se serait opposé à la mort du personnage. Selon cette rumeur, Harry Potter était un imposteur. L'arme secrète de Dumbledore, le leurre parfait à qui confier la tâche de détruire les Horcruxes (dont lui-même) tandis que le réel élu restait caché à la vue du seigneur des ténèbres toutes ses années. Rappelons-le, Neville Londubat, né un jour avant Harry, est également concerné par la prophétie révélée au cinquième tome. C'est d'ailleurs Neville qui parvient à détruire le dernier Horcruxe quand l'épée de Gryffondor lui apparaît lors de la bataille de Poudlard.


Harry survit (pour la plus grande joie de beaucoup de lecteur.trice.s) et se lance dans son dernier duel contre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Un dernier détail ayant échappé à Voldemort lui coûtera la vie : c'est Drago Malefoy qui avait désarmé Dumbledore avant son décès. Avant d'être lui-même désarmé par Harry au cours de son bref passage chez les Malefoy. Harry est le maître des reliques de la mort, et donc de la baguette de Sureau. Sa baguette étant plus puissante, l'Avada Kedavra lancé par Voldemort est repoussé par le sortilège défensive jeté par Harry au même moment, et se retourne contre lui. Voldemort est enfin détruit. Dans la sagesse qu'Harry a acquis au cours de ses sept dernières années, et pour éviter les avidités, Harry (après avoir réparé son ancienne baguette magique) détruit la baguette de Sureau. La pierre de résurrection quant à elle est restée perdue dans la forêt interdite. Harry ne conserve que la cape d'invisibilité en tant qu'héritage de son père (descendant des Peverell). J.K Rowling n'achève pas sa saga à Poudlard, mais dans un épilogue douteux, qui se déroule trente ans plus tard, sur le quai 9¾. Harry et Ginny, Ron et Hermione (qui se sont enfin avoué leur amour dans la chambre des secrets) accompagnent leurs enfants qui s'apprêtent à rejoindre Poudlard. Deux écoles s'affrontent à ce sujet: happy ending boiteux, cliché, et digne d'une fan fiction pour certains ; œuvre d'une auteure qui peine à dire au revoir à ses personnages. Ou réel achèvement de l'histoire pour d'autres, où tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes avec des personnages vivant la vie paisible et heureuse qu'ils ont amplement mérité. C'est malgré tout avec émotion que les lecteurs.trices referment la dernière page du roman, qui met un point final aux aventures de Harry Potter. Aventures qui resteront gravées comme l'événement littéraire qui n'a pas connu d'équivalent dans le monde.

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