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Jofrey La Rosa

HARRY POTTER ET LA CHAMBRE DES SECRETS (critique)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Deuxième semaine du Mardi Potter de PETTRI et deuxième volet de la saga ciné Harry Potter qui, avec La Chambre des Secrets, voit une confirmation au coup d'essai du précédent.

En 2002, un an seulement après le premier volet des aventures du jeune sorcier, sortait Harry Potter et La Chambre des Secrets, à nouveau réalisé par Chris Columbus et dont Steve Kloves est chargé de l’adaptation du roman de J.K. Rowling - et on verra que c’est là que réside le seul véritable problème de ce deuxième film. Les fans hardcore et lecteurs lambdas pourront s’entendre sur le fait que ce roman était loin d’être le meilleur de la saga, et à la fois le réalisateur et le scénariste sont restés encore une fois très fidèle au matériau d’origine, plombant quelque peu ce grand film d’aventures de longueurs lancinantes. Mais au-delà de ça, on verra que le film est à l’image de la saga dans son ensemble : magique et intemporel.

Avec son classicisme agréable et sa musique grandiose de John Williams (encore plus en forme que sur le premier), Columbus arrive à développer un récit sur la longueur, aux enjeux simples, mais clairs et intenses, dû probablement à implication des « demoiselles en détresse » Hermione et Ginny dans l’intrigue de la Chambre des Secrets. Aussi, la révélation de l’identité de Tom Jedusor, même si un peu expédiée et tombant comme un cheveu sur la soupe, est assez surprenante et effrayante pour la suite des événements, mettant en mouvement les MacGuffin finaux : les Horcruxes. On apprendra en effet bien plus tard que le journal de Jedusor n’était que le premier de sept objets renfermant l’âme de Voldemort, qu’il faudra détruire avant de pouvoir espérer tuer le grand méchant de cette saga.


Dans cet épisode, l’inévitable nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal n’est autre que Gilderoy Lockhart, joyeusement interprété par Kenneth Branagh, grand acteur et metteur en scène anglais, qu’on associe volontiers à son travail sur Shakespeare. Outrancier, faussement aventurier, menteur et lâche, l’apparence toujours soignée, imbu de soi-même, l’acteur s’en donne à cœur joie pour donner vie à ce personnage à la fois détestable et attachant, qui donne un ton très léger à toutes les scènes dans lesquelles il apparaît (qu’il vole littéralement). Le ton de ce second volet est d’ailleurs encore enfantin car, même si le retour de Voldemort est de plus en plus proche, la saveur générale du film tend du côté du film d’aventures pour enfants. On a d’ailleurs toujours cette saturation des couleurs à l’image, qui s’estompera peu à peu au fil des films suivants, mais qui réduit ici déjà quelque peu sa palette, mais dont il reste des résidus ça et là, notamment dans les scènes de jour, la scène du Quidditch en particulier.


Mais le film brille par sa constante inventivité visuelle, car doté d’effets visuels et spéciaux numériques qui ont l’air d’avoir fait un bon de géant en l’espace d’un an seulement après le premier volet, notamment avec les créatures comme le Basilic ou le Phœnix, superbement designés et intégrés, pour un résultat bluffant, encore aujourd’hui 16 ans après - un exploit : la faute à une astucieuse répartition des tâches entre les CGI et les effets physiques - dont de l’animatronique. La photographie, signée Roger Pratt, chef opérateur pour Terry Gilliam (ou sur le Frankenstein de Branagh d’ailleurs), est de toute beauté. Jouant sur les ombres et les détachements des sujets par des bleus ou des oranges vibrant, une teinte verdâtre parcourant tout le troisième acte ou une utilisation parcimonieuse et saisissante des décadrages et des débullages, on a une réelle impression de légèreté de la mise en image pour ce film (il reviendra d’ailleurs pour le quatrième épisode).


Néanmoins, le rythme lent et poussif du roman dont est tiré le film est appliqué ici à la lettre, créant un sentiment de ronronnement de l’intrigue sur un deuxième acte laborieux, mettant en place beaucoup d’éléments pour pas grand chose, ou pour la « big picture » de la saga. Mais cela reste un détail, tant le film est généreux sur le développement ou même la découverte de nouveaux personnages de l’univers, dont Lucius Malefoy. Ancien Mangemort, le père de Drago est interprété par le génial Jason Isaacs (The OA, A Cure Of Wellness, Star Trek Discovery), prêtant ses traits et sa voix mémorable à un personnage tout en nuances, à la fois terrifié et terrifiant, immonde et toutefois intéressant. Modèle pour son fils, véritable antagoniste du trio de héros du film (dont Hermione est d’ailleurs mise un peu de côté), Lucius est en effet un personnage passionnant, par qui le prisme duquel la saga aurait pu être également très intéressante. Quoi qu’il en soit, Harry Potter et La Chambre des Secrets est un film grandiose, réussi et même parfois saisissant de beauté qui malgré quelques défauts de rythme et de tension reste un grand moment pour toute la famille. C’est aussi le dernier film ouvertement enfantin, avant qu’Alfonso Cuarón vienne mettre un petit coup dans la fourmilière.

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