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DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS (critique)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Et encore un nouveau film du MCU sur les écrans ! Depuis aujourd’hui, vous pouvez découvrir les nouvelles aventures en solo du Sorcier Suprême, le seul et l’unique Doctor Strange ! Le grand manitou de la saga Marvel a confié les rênes de ce volet à Sam Raimi, auteur des Evil Dead et des Spider-Man avec Tobey Maguire. Une nouvelle réussite pour la firme toute puissante ? SANS SPOILERS.

Gourou très apprécié de la secte geek, Sam Raimi reprend donc les rênes d’un film de super-héros avec ce deuxième volet des aventures de Stephen Strange. C’est après une absence de près de 9 ans qu’il revient au cinéma, après le plutôt mésestimé Monde Fantastique d’Oz, qu’il avait signé pour Disney en 2013. Reconnaît-on pour autant sa patte si singulière dans le si codifié MCU ? La réponse de normands peut énerver, mais oui et non. Autant le style Marvel est une machine tellement bien menée qu’elle emporte tout sur son passage, autant on voit parfois les saillies de l’esthétique thématique de Raimi, qui semble dans tous les cas élever un matériau parfois en demie-teinte. Mais ne vous attendez pas non plus à voir un film de Sam Raimi. C’est un film du MCU parsemé de moments où on décèle parfois la personnalité de son auteur. Comme c’était déjà le cas dans Avengers, Thor Ragnarok, Guardians of the Galaxy ou plus récemment Eternals. Ceci étant dit, le film est plutôt une bonne mouture pour le studio et s'appuie sur l’attente de dévotion d’un spectateur qui doit de plus en plus tout voir des productions de l’Univers.


Ou plutôt du Multivers. Comme l’annonce le titre du film, le film va explorer encore davantage les questions de dimensions multiples vues dans Spider-Man - No Way Home et les séries Loki et What If…?. Mais ce Doctor Strange in the Multiverse of Madness s’appuie aussi grandement sur la série Disney+ WandaVision, grosse réussite récente du studio, où l’on explorait le deuil de Wanda (Scarlet Witch) après la mort de son amoureux Vision dans Avengers - Infinity War, compensée par la création magique de deux enfants. Si vous êtes passé à côté d’une de ces différentes œuvres, vous risquez en effet d’être un peu perdu.e. D’autant plus que le film ne s’attarde pas à expliquer les tenants et aboutissants du Multivers. Il préfère nous y plonger la tête la première, dans un scénario signé Michael Waldron, showrunner de Loki issu de l’entourage de Dan Harmon (Community, Rick & Morty), qui avait lui-même fait quelques rewrites pour le premier film Doctor Strange. Il arrive à nous montrer l’état de la vie de Strange (Benedict Cumberbatch) après le Blip et l’incident avec Spider-Man, notamment sa relation avec Christine (Rachel McAdams), tout en laissant une large place au nouveau Sorcier Suprême Wong (Benedict Wong), ainsi que d’introduire une nouvelle super-héroïne à l’univers-partagé : America Chavez (Xochitl Gomez). Mais ce n’est pas tout puisqu’il fait aussi de l’antagoniste du film nulle autre que Wanda (excellente Elizabeth Olsen), totalement possédée par la Scarlet Witch, et qu’on avait laissé en train d’étudier le Darkhold à la fin de WandaVision.

Elle veut en effet se servir des pouvoirs de la jeune America pour voyager dans le Multivers, afin de pouvoir retrouver les enfants qu’elle s’était créés dans la série qui lui était dédiée, et ainsi devenir un des personnages du MCU avec le meilleur arc narratif. Mais c’est sans compter sur un Doctor Strange qui s’en veut toujours d’avoir fait certains choix dans le combat contre Thanos, notamment d’avoir sacrifié sa relation amoureuse avec Christine, et qui compte bien défendre la nouvelle super-héroïne made in Marvel. Kevin Feige semble quant à lui bien déterminé à assurer le spectacle, étendre son univers et aller encore plus loin dans l’exploration comicbookienne de sa saga plus que populaire. En cela, The Multiverse of Madness est le film du MCU le plus immédiatement bédéesque, weird et all-in de la saga, avec des costumes over-the-top, aucune concession ni perte de temps sur les multiples références, pleins de personnages, des caméos dans tous les sens (à la fois pour ouvrir l’univers mais aussi pour en présenter des nouveaux). Et si on sent parfois le work-in-progress de cette Phase 4 quelque peu bordélique et qui va dans tous les sens, le spectacle est généreux et plutôt bien foutu, parce qu’avec un faiseur très doué à la barre. Raimi impose des motifs (l’œil notamment), du style, des mouvements de caméra, des points de montage étonnants (quelques jumpscares de son héritage horrifique viennent parsemer la seconde moitié), le tout toujours noyé dans un trop-plein de bouillie numérique un peu décevante. C’est dommage, parce que ce deuxième Doctor Strange est un divertissement étonnamment cool et fun, dont on a hâte de découvrir la suite, tant les promesses sont belles.


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