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CRUELLA (critique)

Nouveau film live tiré des propriétés Disney, Cruella arrive dans les salles françaises le 23 juin. La méchante des 101 Dalmatiens a le droit à son origin story de la part de la firme aux grandes oreilles. Un film au réel intérêt ou juste une tentative opportuniste ? La réponse est sur PETTRI.

Après le succès de Maléfique, adaptation live centrée sur la méchante de La Belle au bois dormant avec Angelina Jolie, Disney réitère le même principe ici avec une autre figure antagoniste : Cruella, l’horrible femme désire se faire un manteau en fourrure de dalmatiens. Pour mener à bien l’entreprise, Disney caste Emma Stone (La La Land, La Couleur des Sentiments) dans le rôle-titre, ainsi que Craig Gillepsie derrière la caméra. Un réalisateur capable, puisqu’il a réalisé Moi, Tonya en 2017, The Finest Hours en 2015 et Une fiancée pas comme les autres en 2007. Si on comprend l’aspect lucratif de faire des remakes live ou films tirés de leur catalogue existant, l'intérêt créatif de Disney peut paraître non seulement vain, mais vraiment trop intéressé depuis quelques années maintenant. Cruella ne déroge pas à la règle. Mais le long-métrage est loin d’être dénué d'intérêt, au contraire.


Dès les premières minutes du long-métrage, situées dans l’enfance de Cruella D’Enfer, on assiste au savoir-faire de Gillespie pour créer un divertissement au rythme enlevé et stimulant, avec style, fougue et au ton assez réjouissant. En effet, le réalisateur joue habilement avec les codes du genre dans un prologue entre la comédie enfantine, le film animalier et la tragédie disneyenne. Tout un programme. Une fois son personnage (étonnamment complexe) installé, il sublime Emma Stone, qui interprète avec justesse celle qui se nomme encore Estella Miller. Le choix de situer le film dans les années (1960 puis) 1970 permet au réalisateur d’empiler nombres de classiques rock, dans ce qui semble être un génial juke-box sans queue ni tête, mêlant des scènes rythmées par The Clash, The Doors, les Bee Gees ou Nina Simone, sans réelle consistance certes, mais dans des clips bien sentis.


Et si ces moments de bravoure musicaux et visuels ne comblent pas les défauts d’un scénario prétexte et générique, c’est le plaisir avec le film communique au spectateur son récit simple qui comble tous les manques. Entourée de comparses drôles comme Joel Fry (Yesterday) ou Paul Walter Hauser (Le Cas Richard Jewell), c’est une parfaite Emma Stone enthousiaste qui fait face à une Emma Thompson comme toujours au poil. Tout comme les petites bêtes qui peuplent ce film, souvent remplacées par des doublures numériques qui trouvent leur place dans ce gloubi-boulga numérico-réaliste à la direction artistique vraiment soignée. Et si la mise en scène manque parfois d’élégance et peu subtile, elle n’en reste pas moins plaisante quand il s’agit de donner un peu d’enjeu, de rythme, de grain à moudre à des personnages certes archétypaux sur certains points, mais néanmoins fouillés, notamment le personnage-titre, qui ne manque pas de sel, à la fois adorable et détestable, parfois même dans la même scène. Petite surprise donc que ce Cruella à la mise en scène soignée et au rythme soutenu, pour un divertissement réussi et souvent cool. À voir.


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