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Jofrey La Rosa

CAPTAIN AMERICA - THE FIRST AVENGER (critique)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

Nouvelle semaine et nouveau MARDI MARVEL sur PETTRI ! Et cette fois, on s’attaque au premier volet d’une des trilogies du MCU les plus réussies avec Captain America - The First Avenger. Un film à part à bien des égards, mais surtout parce que cette origin-story se déroule dans les années 1940, en pleine Seconde Guerre Mondiale.

Quand commence ce premier film centré sur le super-soldat à la bannière étoilée, c’est l’étonnement qui prédomine : en Arctique, de nos jours, des scientifiques découvrent le (super)héros prisonnier de la glace, près de 70 ans après sa mort présumée. On se croirait tout droit sorti d’un film de John Carpenter, tant les cadres rappellent ceux de The Thing, avant qu’on nous transporte dans le passé, dans une origin-story en guise de prequel à tout l’univers, située dans les années 1940. On y découvre un Steve Rogers chétif et héroïque, qui désire plus que tout appliquer sa vision de la justice à l’armée, en guerre contre l’Allemagne nazie. Et en guise de figure antagoniste, qui de mieux qu’un Hugo Weaving grimé en Red Skull pour assurer la dose de grand méchant tout pas beau, à grand renfort d’imagerie steampunk et d’un côté pulp et exploitation deluxe assumé ?


La firme menée par Kevin Feige impose donc un pas en arrière pour conter les débuts d’un de leurs plus illustres protagonistes, mais fait un choix habile en la personne de Chris Evans. L’ancien interprète de La Torche dans Les 4 Fantastiques de la Fox prête ici ses traits sublimes au célèbre soldat étasunien, à la fois dans la version petite et maigre du début, et dans sa musculature totale post-sérum. Mais attention, pas de régime spectaculaire, place au numérique avec doublure et remplacement de visage vraiment soigné encore aujourd’hui. De plus, l’acteur compose une partition tout à fait juste, qu’il déploiera dans les films suivants, servi par un scénario plutôt bien foutu, faisant la part belle au romantisme classique, au parcours du héros campbellien mais aussi à l’équilibre constant entre action et émotion. La construction du film est ainsi limpide, allant même jusqu’à mettre en scène un premier acte en tout point parfait.


Le classicisme de Joe Johnston, faiseur très talentueux à qui l’on doit beaucoup des marqueurs pop de notre temps, est ici à l’œuvre pour faire de cette commande un réel film personnel, gros bon film, un blockbuster de qualité, qui s’avère être un film du MCU. Son film le plus marquant et restant pourtant méconnu reste The Rocketeer, petite bombe au box office lors de sa sortie, qui a beaucoup de points communs avec Captain America. Son design de l’Americana art-deco d’abord, son héros foncièrement bon, ses antagonistes marqués et un romantisme exacerbé. Tout porte à croire que cet habituel “sauveur de meubles” a eu ici non seulement son mot à dire, mais qu’on lui a laissé une liberté qui fera pourtant tant débat dans la construction globale du MCU et le lissage esthético-narratif qui en résulte. Mais ici, que nenni, Johnston s’amuse avec les designs rétro-futuristes à la steampunk, aux belles influences digérées de comic-books, créant des plans d’une grande beauté avec son fidèle chef opérateur Shelly Johnson, pour magnifier les premières aventures de ce personnage tant adoré.


Si Chris Evans fait des étincelles, il est lui aussi bien entouré : Hayley Atwell, Sebastian Stan, Toby Jones, Stanley Tucci et Tommy Lee Jones complètent le tableau d’honneur. Et même si Hugo Weaving en fait des caisses avec son personnage over-the-top, on ne va pas bouder notre plaisir de le retrouver une fois de plus dans une énorme franchise. D’autant qu’il est servi par une mise en scène limpide, dans laquelle Johnston s’amuse clairement, à grand renfort de bastons claires et spectaculaires, avec de l’enjeu (ce qui pèche clairement dans les prequels et avec des personnages si puissants). Et en plus, on a le droit à une réelle bonne partition d’Alan Silvestri, jouant avec des thèmes martiaux et des pêches plus héroïques. Tout cela fait en définitive de Captain America - The First Avenger un vrai bon film, un peu à part dans le MCU, mais finalement une pierre angulaire, qu’il est bon de revisiter, tant sa qualité et sa singularité sont évidentes, en plus de son importance dans l’univers partagé.

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