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BABY DRIVER (critique)

Dernière mise à jour : 22 avr. 2021

Sorti à l'été 2017, le dernier film en date d'Edgar Wright, Baby Driver a le droit à sa critique sur PETTRI. Pour l'anniversaire du monsieur, et avant Last Night in Soho, prévu pour cette année, (re)découvrons ce film génial !

À la suite de son départ du projet Ant-Man pour Marvel, Edgar Wright s’est mis en tête de mettre en scène un film tiré de son clip “Blue Song” pour le groupe de rock anglais Mint Royale, qu’il avait réalisé en 2003. Dans celui-ci, le chauffeur d’un groupe de braqueurs attend à l’extérieur de la banque en chantant et dansant par dessus la chanson qu’il a choisi en fonction de la durée dudit braquage. De ce postulat simple et efficace, il va tirer un long-métrage où il mêle film de braquage, gangsters, action, comédie et film musical. Pas moins. Car après sa trilogie Cornetto avec son duo d’acteurs Pegg-Frost (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, The World’s End), et l’échec commercial (et incroyable réussite artistique) de Scott Pilgrim Vs The World, Edgar Wright semble prêt à en découdre à Hollywood, malgré la déconvenue marvelesque. Et c’est avec un casting assez fou qu’il entre avec un fameux “film du milieu”*** : le jeune premier Ansel Elgort (Nos étoiles contraires, Divergente) mène le jeu, face aux vétérans Kevin Spacey (Usual Suspects, Se7en), Jamie Foxx (Any Given Sunday, Django Unchained) et Jon Hamm (Mad Men, Bridesmaids). Les jeunes femmes Lily James (Downton Abbey, Cendrillon) et Eiza González (Alita - Battle Angel, Hobbs & Shaw) complètent le tableau.

Quand démarre le film, directement dans le vif et dans un quasi remake du clip ayant servi de proof of concept à son réalisateur, on (re)découvre le titre grandiose de The Jon Spencer Blues Explosion : “Bellbottoms”. Et c’est le kiff pur et qui met directement dans le bain. Rythmiques et décomplexés, la mise en scène et le montage s’associent pour le meilleur, dans une scène géniale, mêlant chorégraphie, poursuite en bagnoles et présentation de personnages. Cette scène d’anthologie est à l’image du film, complètement folle, mais aussi parfaitement maîtrisée. Et c’est là qu’on voit la force du cinéma d’Edgar Wright : des films à la tonalité souvent mineure, mais façonnés avec style et substance, pour un rendu des plus précis et classes. Et Baby Driver ne fait pas exception. On a ici affaire à un divertissement de luxe, porté par un casting qui a l’air de prendre autant son pied qu’il n’en donne au spectateur. Mais s’il fallait davantage de raison pour (re)voir ce film d’action d’un des réalisateurs les plus importants de sa génération, faites-le au moins pour sa bande-originale.


Au gré de titres dans tous les styles, Wright déploie un montage rythmique et foisonnant par ses comparses habituels Paul Machliss et Jonathan Amos. T.Rex, Beck, The Beach Boys, Commodores, Barry White, Blur, Queen ou Simon & Garfunkel font tous partie de l’alignement de chansons du film. Tout de même. Et c’est une liste non exhaustive. On a même le droit à une chanson originale de deux pontes du hip-hop, Big Boi d’un côté et Run The Jewels de l’autre. Tout cela risque de bien ambiancer un visionnage forcément jouissif, et magnifié par la photographie de l'orfèvre Bill Pope (Matrix, Spider-Man 2). Baby Driver est un film d’action réussi, teinté d’une caractérisation simple et efficace, d’une naïveté bienvenue, même dans le côté plus romantique qu’aborde le film autour du couple Elgort/James. Bref, Baby Driver est un film, un vrai. Un super film, qui plus est.

*** Comme définis par tonton Steven et tonton George, des films ambitieux au budget moyen, qui ne sont pas des adaptations, et qui se raréfient à Hollywood à l’âge des blockbusters et des films indépendants, qu’ils ont tous les deux inventés (en partie). (réf nécessaire ?)


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