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Jofrey La Rosa

AVENGERS (critique)

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022

À sa sortie, Avengers est un événement, du jamais vu. Une prouesse. Marvel et Kevin Feige sont arrivés à leurs fins : assembler une équipe de super-héros de l’écurie sur grand écran. Et pour mener à bien le paquebot que ça doit être, ils embauchent Joss Whedon, le créateur de Buffy et grand auteur de comics.

En 2012, Avengers est l’accomplissement de tout un système de production, de pensée et d’art mercantile. Teasé depuis le premier film Iron Man, dans une scène post-générique devenue depuis légion, ce rassemblement de super-héros issus de la machine à rêves bédéesque popularisée par Stan Lee dans les années 1960 est en effet prodigieux. Non pas que le film soit exempt de défauts, loin de là, mais pour les aficionados de comics, voir tous ces supers-héros réunis dans un même film, qui plus est avec cette ambition de grandeur, est un accomplissement en soi. C’est donc avec cette pression que Robert Downey Jr (Iron Man), Chris Evans (Captain America), Chris Hemsworth (Thor), Jeremy Renner (Hawkeye), Scarlett Johansson (Black Widow) et Mark Ruffalo (qui reprend le personnage de Hulk après l’éviction d’Edward Norton) allient leurs forces sous les ordres d’un Samuel L. Jackson qui prête une fois encore ses traits à Nick Fury, assisté de Cobie Smulders (Maria Hill) et Clark Gregg (Phil Coulson). C’est d’ailleurs ces trois là qui introduisent le film, avec l’arrivée de Loki (Tom Hiddleston) sur Terre, grâce au Tesseract, dont il se sert pour posséder Hawkeye et détruire la base du SHIELD, dans une scène d’action qui donne le ton à ce film au rythme très bien géré.


Faisant parfois très finale de série télé, dû à sa condition de climax de la Phase 1 du MCU, cet Avengers adopte aussi une esthétique qui prête à la comparaison : Joss Whedon n’est pas un grand metteur en scène, c’est davantage un filmeur et un (bon) scénariste. Il s’appuie donc sur l’expérience de son très talentueux chef opérateur Seamus McGarvey (les films de Joe Wright, Godzilla), qui crée des cadrages très marqués par l’influence des cases de comic-books, mais n’oubliant pas pour autant la cinétique et le mouvement, dans un format d’image pourtant plus immédiatement associé à la télé. Le film n’est en effet pas en Cinémascope, comme la plupart des blockbusters de notre époque. McGarvey et Whedon utilisent le 1.85, plus commode selon eux pour cadrer un Hulk et une Black Widow ensemble (Ben Davis s’occupera du deuxième Avengers en Cinémascope pourtant). Mais peu importe, puisque le film arbore une flopée de plans désormais iconiques, dans un divertissement assez saisissant, un spectacle pyrotechnique efficace.


Mais ce n’est pas tout, puisque le film est aussi vraiment très bien écrit. Outre les vannes et autres punchlines qui jalonnent les 2h22 de métrage, Whedon arrive à donner de l’importance et des arcs à chacuns de ses personnages, le tout dans une cohérence qui étonne. C’est aussi ça qui donne l’impression d’un finale de série télé. Tout bien fignoler dans un spectacle à la hauteur de l’attente, tel un équilibriste jonglant constamment sur une corde en haut d’un gratte-ciel new-yorkais, avec ses personnages, ses enjeux, sa narration. Le tout en laissant assez de place pour la suite des événements. Finalement, Avengers est un film qui définit une nouvelle ère du blockbuster hollywoodien, en posant les bases d’un univers partagé qui sera dès lors imité, sans jamais réellement retrouver la sève ou la magie de cette première réunion au sommet. Même sa suite, avec également Whedon aux manettes, sera plus brouillonne.

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