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ARMY OF THE DEAD (critique)

“Second” film de Zack Snyder à sortir en 2021 (après son cut de Justice League), Army of the Dead a été produit directement pour Netflix. Est-ce que le réalisateur de Watchmen et 300 a réussi une nouvelle incursion dans le genre zombiesque ? La réponse est évidemment sur PETTRI.

Le premier film de Zack Snyder se nommait L’Armée des Morts pour son exploitation française. C’était un remake de George A. Romero, qui plus est de son film le plus connu : Zombie (Dawn of the Dead). Pourtant, ce pubard passé aussi par le clip, issu de la génération Propaganda (comme Fincher, Sena ou Bay), avait réussi à convaincre avec ce galop d’essai au cinéma. La faute à un scénario précis de James Gunn et une direction artistique sans faille. Le succès de ce “petit” film d’horreur lui ouvre les portes d’Hollywood et il entame avec 300 un run indéfectible chez Warner, jusqu’à Justice League. Ce n’est donc qu’une coïncidence si son premier film au sortir de cette association se nomme (là encore?) Army of the Dead. Snyder avait eu l’idée d’un film de casse se déroulant dans une apocalypse zombie au début de sa carrière au cinéma, avant de mettre l’idée de côté pour se consacrer à celle qu’on lui connaît. Mais mis à part Sucker Punch, qui avait (à tort) reçu un accueil désastreux en 2011, il ne s’était penché que sur des adaptations d’œuvres pré-existantes - et encore, ce film était lourdement codifié thématiquement et visuellement. Du coup, Zack Snyder qui mixe deux genres de films pour Netflix, loin de son partenariat avec Warner, ça avait de quoi exciter. Qu’en est-il au final ?


Dans le cinéma de Snyder, ce sont les équipes qui priment. Si on met de côté un Man of Steel très centré sur Clark/Superman, tous ses films sont des récits collectifs et collaboratifs, y compris son film d’animation peu (re)connu Le Royaume de Ga’hoole. Army of the Dead ne fait pas exception puisque Ward, le personnage de Dave Bautista (Guardians of the Galaxy) monte une équipe d’experts pour aller braquer le contenu d’un coffre en plein Las Vegas, ravagé par une invasion de morts-vivants, vite contenue à cette ville entourée du désert du Nevada. Un pitch simple et efficace, pour un film d’action décomplexé et décérebré ? Oui et non. S’il dispose d’un budget confortable, ce n’est rien en comparaison de ses derniers films. Du coup, le casting étendu à l’écran est un mélange de quelques pépites peu connues et d’acteurs de seconde zone.

Army of the Dead est le premier long-métrage de Snyder en numérique. C’est aussi le premier film où il assure également le rôle de directeur de la photographie et de cadreur, en plus de ses qualités de réalisateur, scénariste et producteur. Un exercice d’homme-orchestre qu’il semble apprécier, puisqu’il le faisait à l’époque de la publicité, et qu’il remplit avec un entrain certain. Le résultat est cependant plus nuancé. Si sa maîtrise optique est renforcée par l’utilisation d’objectifs bizarres et d’un format 16/9 purement conçu pour la plateforme sur laquelle le film sera vu, le rendu peut paraître louche - voire digne d’un téléfilm. Mais l'habileté avec laquelle il a choisi ses optiques weird trouve peut-être la plus grande qualité du métrage. Le format, lui, perturbe. C’est la première fois que Snyder ne tourne pas en Cinemascope ou en IMAX, et pas en pellicule. Aussi, il utilise beaucoup la caméra à l’épaule ce qui peut donner une impression de série B - ce que le film est, au fond.


Durant 2h28, Snyder dilate et dilue un récit pourtant limpide, inutilement long et manquant d’efficacité. S’il est souvent complaisant sur la durée, il l’est souvent moins sur le rythme, qu’il perd dans un deuxième acte laborieux et paresseux, avant de s’y satisfaire dans un troisième, un peu bordélique. Néanmoins, on assiste au spectacle, un peu diverti par les trouvailles plus ou moins habiles du réalisateur de Watchmen. Les zombies alphas d’abord, assez radicaux et intéressants pour redonner du grain à moudre à un genre épuisé par la redondance, l’imagerie étant au pire toc, au mieux stimulante, avec notamment des animaux-zombies : un tigre et un cheval, qui entourent la horde d’alphas qui sont eux aussi réussis visuellement et tonalement. Le vrai problème du film, c’est les humains/vivants. Ils sont au choix creux, vides ou antipathiques. Mais bon, ils sont badass ou marrants, donc bon… Bref. En réalité, Army of the Dead aurait été un bien meilleur jeu vidéo : des personnages jouables avec différents skills et personnalités, des boss à vaincre de plus en plus puissants, du beat-them-all à foison, des missions et sous-missions bien définies… Mais bon, c’est un film. Un film moyen parce que raté à bien des égards, et ce même s’il est fait avec le plus grand des soins et une expertise indéniable. Un film regardable, mais pas beaucoup plus, malheureusement.

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