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Julien Lecocq

ALERTE ROUGE (critique)

Alerte Rouge (Turning Red), dernière production des studios Pixar, est une petite merveille. Julien Lecocq vous explique pourquoi sur Pettri.

Malgré sa place dans l’ombre de Disney, le studio Pixar parvient toujours à proposer des thématiques profondes, mais sur un ton léger et drôle. Et Alerte Rouge ne déroge pas à la règle, bien que le film soit plus léger que les précédents, et est à ma grande surprise beaucoup plus comique.


Nous sommes à Toronto en 2002, et nous suivons Meilin Lee, surnommée "Mei", une jeune adolescente de 13 ans d’origine chinoise, qui mène une sorte de double vie. Sa vie avec ses potes à l’école, où elle est elle-même, charismatique, irrévérencieuse et partageant plein de délires avec ses potes ; et sa vie à la maison, où elle est la petite fille sage sans histoire pour ne pas froisser ses parents, en particulier sa mère, et doit combler leurs attentes de réussite. Sauf que voilà, un beau jour Mei découvre qu’elle se transforme en panda roux géant lorsqu’elle ressent des émotions trop fortes. Comment va-t-elle gérer ça, à la fois auprès de sa famille et de ses potes ? Voilà pour le pitch, je n’en dirais pas plus.


Le film est une sacrée réussite, et est particulièrement drôle, je ne m’y attendais pas à ce point-là. Les vingt premières minutes contiennent plus d’action et de dynamisme que la saga Fast & Furious et la filmographie d’Edgar Wright, c’est assez dingue. Le panda roux est juste trop cute. Priya, l’une des potes de Mei, est le personnage que j’ai le plus kiffé du film, c’est un peu un copier-coller de Daria (de la série éponyme), mais son non-enthousiasme permanent est tellement en décalage, c’est beaucoup trop efficace pour moi (ce personnage est par ailleurs doublé par l’actrice Maitreyi Ramakrishnan, qu’on a pu voir dans la série Never Have I Ever). Mei et ses potes sont "red"-dingues de 4*TOWN, une parodie de boys band des années 2000, avec en plus un tube que les Backstreet Boys auraient pu chanter, c’est juste génial. Il y a un fantasme d'homme-sirène, peut-être un clin d'œil à Luca, le précédent film des studios Pixar. Et une grand-mère tout droit sortie des Soprano.


Turning Red aborde de nombreuses thématiques avec beaucoup de soin et d’humour, comme les rapports parents-enfants, les liens mère-fille, la double culture, la transmission de culture et de traditions, la pression des parents, l’émancipation, l’acceptation, la vie d’ado, et surtout, la puberté, illustrée métaphoriquement par la transformation de Mei en panda roux. Il est d’ailleurs question de façon très anecdotique d’apparition des règles, ce qui a choqué une partie du public américain, paye tes années 50. L’image de "petites princesses" qui colle aux jeunes adolescentes est aussi complètement désacralisée, et ça fait du bien, surtout pour toutes les jeunes adolescentes et toutes celles qui l’ont été. Malheureusement, le film est sorti directement sur Disney+, une honte qu’il ne soit pas sorti au ciné.


En tout cas, Turning Red est un film très efficace, très drôle et qui fait du bien !


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