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THE OLD GUARD (critique)

Alors que nous fêterons demain les trois ans de sa sortie sur Netflix, retour de Jofrey La Rosa sur The Old Guard, premier opus raté qui aura prochainement le droit à une suite.

Malgré le fait que The Old Guard soit l'adaptation d'un roman graphique américain, il n'en reste pas moins un pur produit Netflix, dont l’algorithme a vu un parfait chaînon manquant entre 6 Underground et Bright, un léger soupçon de féminisme en plus. Mais ne vous attendez pas non plus à effervescence du premier ou à l'univers du second, parce que même si l'équipe de Charlize Theron sont des immortels (des dieux ? c'est pas très clair) ayant traversés les âges, on reste dans un actioner initiatique assez classique. En effet, car si on part d'un groupe bien rôdé, c'est la nouvelle recrue qui semble intéresser le plus la réalisatrice de ce film : KiKi Layne, la révélation du magnifique Si Beale Street pouvait parler, incarne une soldat de l'armée américaine qui apprend non seulement l'existence d'immortels, mais qu'elle en fait aussi partie. Le Belge Matthias Schoenaerts (A Bigger Splash) les anglais Chiwetel Ejiofor et Harry Melling (le Dudley de Harry Potter), l'Italien Luca Marinelli (Martin Eden) et le Tuniso-Neerlandais Marwan Kenzari (Aladdin) complètent le casting international de ce film de Gina Prince-Bythewood (Beyond the Lights), voulant clairement instaurer une franchise.


Productrice du film, Charlize Theron a promis en promo des scènes d'action spectaculaires, imaginées par l'équipe de John Wick, avec laquelle elle avait déjà travaillé sur le réussi Atomic Blonde. Mais preuve en est que l'équipe cascades ne fait pas tout, parce que rien de bien marquant sur ce point-là dans ce film, mis à part deux ou trois mouvements bien sentis. Et c'est bien la mise en scène, ou plutôt son absence réelle, qui pêche, par manque d'identité et d'inventivité. Dans Tyler Rake (Extraction) par exemple, autre production Netflix gérée par l'équipe d'Atomic Blonde, il y avait au moins un peu de mouvement, de trouvailles chorégraphiques et de volonté filmique à faire des longues prises (aidées numériquement). Ici, rien de tout ça, c'est assez plat, bien que rythmé par une sélection un peu bancale de musique pop fonctionnant à moitié, avec des artistes comme Khalid, Elle King, Active Child, Frank Ocean, Chaii, Krtas Nssa ou Ruelle. Greg Rucka, le scénariste du comics originel adapte lui-même son œuvre, pour un résultat un peu plan-plan. La faute sûrement à un scénario contrit par son concept : nos héros ne peuvent pas mourir. Pas de réels enjeux du coup. Il a dû s'en rendre compte, puisqu'en milieu de métrage vient un semblant de rebondissement sur leurs capacités d'immortalité, sans toutefois de réelles conséquences.


Pour résumer, on pourrait dire que toujours plus filmé que mis en scène, souvent pas très joli, et parfois même cheap et moche (le flash-back historique d'Andromaque...), The Old Guard traîne longuement un récit raté et un peu ennuyant, qui prend ses personnages bien trop au sérieux, empruntant aux succès récents du genre, sans arriver à être réellement marquant. Car si le manque d'entrain était pallié par de l'humour, voire du second degré, le spectateur s’ennuierait un peu moins, le comble pour un film d'action... Mais si toutefois vous voulez absolument voir Charlize Theron incarner un déesse dans un film d'action, préférez (re)voir Hancock (Peter Berg, 2008), où elle jouait déjà le pendant féminin de Will Smith, tous deux super-héros millénaires faits l'un pour l'autre, mais qui ne peuvent être ensemble dans une romance shakespearienne. Qui plus est, c'est un film d'action plus fun et plus décomplexé.

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