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PARTY DOWN (critique S3)

Avec un retour inespéré après 13 ans d’absence, on a le droit cette année à un revival de Party Down ! Une troisième saison tout aussi réussie que les premières ou une petite plantade réchauffée au micro-ondes ? Tentative de réponse avec un fan de la première heure.

Après moultes péripéties, nous voilà enfin avec une suite à Party Down, sacrifiée en 2010 à l’autel de l’insuccès. Suite à l'annulation, mille rumeurs circulent, comme après l'arrêt de la série-mère, Veronica Mars. Les créateurs et acteur.rice.s n’auront de cesse que d’entretenir l’espoir des fans de revoir ce groupe de traiteurs angelinos, que ce soit au cinéma ou à la télévision. Et bien 13 ans après, c’est maintenant chose faite ! On retrouve une bonne partie du casting d’origine, pour un nouveau tour de piste commandé par Starz, dans six épisodes permettant d’autant goûter à nouveau à la recette savoureuse des saisons 1 et 2, mais également agrémentée de saveurs inédites. En effet, si la majorité du casting d’origine revient, dans des rôles plus ou moins importants, tels que Adam Scott (Severance, Step Brothers), Ken Marino (Wet Hot American Summer, Burning Love), Ryan Hansen (Veronica Mars), Martin Starr (Freaks & Geeks, Silicon Valley), Jane Lynch (Glee, The 40 Year-Old Virgin), Megan Mullally (Will & Grace, The Kings of Summer), toutes et tous reviennent pour tenir leur rôles. Lizzy Caplan (The Interview, The Night Before) ne reviendra que pour une unique scène, la toute dernière de la saison, puisqu’indisponible au moment du tournage (elle tournait Anatomie d’un divorce à New-York). Des déceptions donc, mais minimes compte tenu du plaisir qu’on a de retrouver tout ce petit groupe de losers. Et si on sent le mal qu’ont les auteurs à regrouper ces personnages 13 ans après dans un job temporaire, on sent que le plaisir est partagé par toute l’équipe. Sauf que…


On déchante un peu rapidement. La magie qui opérait à voir le destin malmener nos personnages favoris semble être diluée ; le spectateur espérait probablement un happy-ending pour au moins certains d'entre eux. Et bien… non. Henry n’est jamais revenu à sa carrière d’acteur brillant, il est désormais prof au lycée. Il se console en montant une pièce de théâtre avec ses élèves et vient de divorcer. Il doit reprendre un job en plus de ses fonctions professorales pour assumer une pension alimentaire, et retourne auprès de Ron, maintenant à la tête de Party Down, la société de catering un peu brinquebalante. D’autant plus affectée par la crise du Covid-19, Ron tente de joindre les deux bouts, tout en réembauchant un Kyle qui a eu un temps l’espoir de réaliser son rêve de premier rôle au cinéma, sans succès. Roman est toujours là, à grogner son incapacité à écrire quoique ce soit qui plaise au public actuel. Constance est désormais co-actionnaire de Party Down, ayant hérité de son (très court) mariage avec un milliardaire. Quant à Lydia, elle continue de chapeauter la carrière de sa fille Escapade, qui fonctionne plutôt bien. Et comme Casey n’est donc pas de la partie, il y a deux petits nouveaux qui viennent compléter le casting : Zoë Chao (The Afterparty, Love Life) et Tyrel Jackson Williams (Brockmire, Lab Rats) interprètent respectivement la nouvelle cheffe aux ambitions surréalistes et un jeune aspirant influenceur. Tous sont encore une fois tout à fait désespérés, à travailler des soirées un peu nazes, contraints par la force des choses à gagner leur vie de ratés un peu comme ils peuvent.


Sauf que ce revival, il est d’autant plus triste qu’on se rend compte qu’aucun.e d’entre elle.eux n’a le droit à un bonheur complet et final. Les faire rempiler pour un tour, c’est leur enlever leur peu d’espoir de l’époque, seule chose qu’il leur restait. Du coup, l’humour ne fonctionne pas toujours, parce qu’on peine à voir nos personnages dans cette situation qui ne leur convient pas, et qu’ils noient dans l’alcool, la drogue, le désarroi. Voir souffrir ses personnages, ça crée de l’enjeu, mais un peu au détriment de l'appréciation qu’en ont les spectateurs, et l’humour fait souvent plouf. De plus, le rythme semble bancal, comme s’il manquait à cette saison l’étincelle qui éclairait les deux premières saisons originelles, où les vannes, guests et situations permettaient à la série de briller. Là, mise à part une romance entre Henry et une productrice brillante (Jennifer Garner), rien de nouveau et tristesse à l’horizon. Cependant, le plaisir de retrouver la série supplante tout le reste, et au terme de ces six épisodes, on en vient presque à en vouloir plus, tant on désire voir un happy-ending nuancé à nos protagonistes imparfaits et si attachants.


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