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CET ÉTÉ-LÀ (critique)

Ce mercredi 4 janvier sort sur les écrans le nouveau film d'Eric Lartigau Cet été-là. Après le succès de La famille Bélier, le réalisateur s'attarde sur un nouveau portrait de la famille aux senteurs et aux réminiscences estivales.

Synopsis : Dune a 11 ans. Comme chaque été, elle rejoint avec ses parents leur maison des Landes où l'attend Mathilde, 9 ans. Une amitié sans faille où les deux filles partagent toutes les questions de l'entrée dans l'adolescence. Un été où l'enfance s'éloigne un peu plus. Or, Dune sent que se diffuse le parfum d'un secret…


Le film nous plonge dans les étés de notre enfance, où seuls l'aventure et les ami.es comptaient. Il ravive des souvenirs de vacances au bord de l'eau, de joies et de festivités éphémères dont on gardera de tendres souvenirs. Et c'est un peu l'effet que produit Cet été-là sur le spectateur ; quelque chose de léger, comme revenu d'un été lointain, et qui nous fait sourire. Une petite brise de nostalgie qui fonctionne, et nous rappelle nos propres 400 coups sur la plage.


Le film s'ancre dans la multitude de coming-of-age movies, mais peine à sortir du lot. Bien que les aventures de Dune et Mathilde soient fraîches et amusantes, elles sont difficilement connectées à celles des adultes (peut-être un peu trop absents), pour provoquer un intérêt et une émotion face au fameux secret latent. Secret dont on regrette d'ailleurs la révélation par des artifices quelque peu grossiers, car il permettait une réflexion sur la mémoire, mais aussi la mémoire traumatique et son héritage (personnelle ou au sein d'une famille). Conférant ainsi au film de nouvelles dimensions, qui ne seront malheureusement ici qu'effleurées. De plus, la sphère familiale éclatée que nous présente Eric Lartigau, bien que dotée de quelques charmes (spécialement dans les moments partagés avec la famille de Mathilde, un peu plus marginale), repose entièrement sur le drame qui s'est joué, et dont le spectateur ignore tout. Il devient alors difficile de se connecter émotionnellement aux personnages dont on ne sait presque rien, hormis leur tristesse, et leur problème de couple. Un petit manque de développement dans l'écriture des personnages de Marina Foïs et de Gael Garcia Bernal (les parents de Dune), qui éloignent le spectateur du mystère qui entoure leur famille.


Malgré tout, Cet été-là reste une chronique emprunte de douceur entièrement portée par son casting. Particulièrement par la jeune interprète de Dune : Rose Pou Pellicer. Avec Juliette Havelange, qui campe le rôle de Mathilde, elles forment un duo authentique, candide et espiègle. À l'aube de l'entrée dans l'adolescence, mais sans avoir encore nettement quitté le manteau de l'enfance, le regard des deux amies change sur le monde, et sur ceux qui les entourent. Autant de questions qui donnent plus lieu à des réponses humoristiques, qu'à de nouvelles interrogations. Les deux petites se mêlent de tout, et tentent d'élucider les relations et réactions complexes de leur entourage. Dune, un peu plus âgée, décortique et se protège du monde au travers de l’œilleton de la caméra, qu'elle ne quitte jamais. Nous offrant ainsi quelques parenthèses douces et poétiques, et appuyant ce regard d’enfant, singulier et innocent. En définitive, Cet été-là est une production légère et sans prétention, à découvrir au cœur de l'hiver. Un petit shot de soleil et de vitamine D, en attendant l'été prochain.

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