Tous les ans, nous vous proposons nos tops culturels : poursuivons maintenant avec une stimulante année 2022 musicale ! Voici les tops de notre rédaction.
The Weeknd - Dawn FM : dès le début de l’année, le canadien The Weeknd, qui m’avait subjugué il y a deux ans avec son chef d’œuvre After Hours, frappe encore. Dans Dawn FM, il déploie toute sa pop sombre dans un disque exigeant et vénéneux, où il met en scène sa mort, pour clairement faire suite à son album précédent. Il confie la narration à un Jim Carrey, qui nous conte le purgatoire d’un artiste complexe et pourtant de plus en plus populaire, dans un incroyable album, à la fois narratif et tubesque.
Drake - Honestly Nevermind : C’est le grand retour de Drake ! Pour son meilleur album depuis Nothing Was The Same (2013), le rappeur de Toronto frappe fort, et montre à quel point c’est un faiseur de modes. Il s’accapare des sous-genres tels que la house ou la jersey, pour les mixer à son rap toujours incisif et efficace, et ainsi les porter sur le devant de la scène mainstream. Un album génial, aussi festif que parfaitement produit.
Pusha T - It’s Almost Dry : le King Push signe son meilleur album en solo avec ce disque enlevé, rugueux et coup de poing. À la fois produit par Kanye West d’un côté, par Pharrell Williams de l’autre, It’s Almost Dry est un fantasme de cocaine rap, porté par un MC en pleine possession de ses moyens, et des feats opportuns. Évidemment, le génie Pharrell se démarque, dans une année qu’il vole littéralement au reste du paysage hip-hop.
Vald - V / VV5 : paradoxalement son moins bon album, V n’en reste pas moins intéressant dans la discographie de Vald. Foutraque, ce disque qu’on attendait depuis le Horizon Vertical qu’il avait sorti avec Heuss l’Enfoiré en 2020, est marqué par le monde (cruel) actuel : plein de rancœur et de force, il évoque aussi la pandémie en samplant Macron. Plein d’efficacité, son rap s’aiguise et sa plume se simplifie, pour monter à quel point Vald est un des meilleurs rappeurs de la scène rap francophone. C’est aussi l’album que j’ai le plus écouté cette année (d’après Spotify). La réédition sortie en fin d’année (VV5) est encore plus rap, moins autotunée et plus triste, mais tout aussi limpide d’aisance et de rigueur artistique.
Pharrell Williams - Cash In Cash Out (ft. Tyler The Creator & 21 Savage) : le seul single indépendant du top. Évidemment pour mettre à l’honneur une des deux sorties du maître Pharrell Williams, accompagné de deux artistes majeurs de la scène rap actuelle : Tyler The Creator et 21 Savage. Dans ce titre bouncy et fulgurant n’a rien à envier aux meilleurs morceaux du master Pharrell, dont l’efficacité redoutable est ici à l’œuvre. Les deux artistes rappent comme des princes, chacun dans un style qui leur est propre, mais avec des trouvailles rythmiques de flows lunaires. Le clip en animation est aussi très réussi, inspiré des zootropes. Le tout est un classique instantané. À noter aussi la sortie du très bon single Down in Atlanta, avec Travis Scott.
Nigo - I Know Nigo! : je persiste et signe. Impossible de cacher mon affection pour le travail de Pharrell, avec qui j’ai grandi. Et même si c’est officiellement le designer Nigo qui assure la direction artistique de cette compil’ de rap US, le véritable architecte est clairement son ami producteur et artiste originaire de Virginia Beach. L’album est si agréable et éclectique qu’il est impossible de bouder son plaisir avec ça dans les esgourdes. Je vous invite à lire mon papier sur le site pour achever de vous convaincre d’écouter ce banger.
Metro Boomin - Heroes & Villains : après Not All Heroes Wear Capes et Savage Mode II, Metro Boomin revient aux affaires avec un nouveau disque en son nom. Le producteur de rap issu de la scène d’Atlanta, au style sombre et vénéneux, qui a marqué l’Histoire du hip-hop en développant la trap comme genre majeur, est toujours bel et bien en forme. C’est même un disque prodigieux qu’il propose, avec les usual suspects du genre en guise de MCs : Future, Young Thug, 21 Savage et Travis Scott sont évidemment de la partie, mais aussi Don Toliver, Gunna, Young Nudy, A$AP Rocky, John Legend, The Weeknd et le regretté Takeoff, ainsi que le nouveau venu Mustafa. Seule ombre au tableau, le couplet bullshit de Chris Brown. Ce Heroes & Villains est aussi imparable que les précédents efforts de Metro, et un disque incontestablement marquant en 2022.
ZZCCMTP : Kronomusik, Pandrezz et Ronare proposent un gloubi-boulga de musique(s) en tout genre, sur une quarantaine de titres aux invités incessants, très globalement issus d’internet. Avec plus ou moins de sérieux, on nous offre des titres allant de la chanson paillarde à la dreamy-folk, en passant par la funk ou la trap, sans oublier les modes du moment telles que la drill ou l’hyperpop. C’est ultra éclectique, fourre-tout de ouf, parfois drôle, mais cette tape est définitivement aussi zizi que caca. Et c’est déjà prodigieux.
Drake & 21 Savage - Her Loss : deuxième album de l’année pour Drake, qui après la masterclass Honestly Nevermind, s’associe à celui qui concluait la galette, cette fois pour un album commun : 21 Savage. Her Loss est une nouvelle incursion dans l’album collaboratif pour Drake, après le What A Time To Be Alive de 2015 avec Future. Avec le murder rap de 21 Savage, Drake s’en sort haut la main, prenant le rappeur d’Atlanta sur son propre terrain à plus d’une reprise, pour définitivement livrer une année folle pour la star internatinale. Drake est sur un run légendaire, pour sûr.
Kid Cudi - Entergalatic : accompagné d’un film sur Netflix, Entergalactic a été vendu comme l’ultime album de ce génie de Kid Cudi. Et si la formule est toujours aussi léchée, le côté plus enfumé et romantique de ce disque agréable manque de le faire rentrer au panthéon de l’artiste. Depuis, il a dit avoir repris à faire de la musique. Il semblerait donc que ce ne soit pas son dernier album. À suivre donc…
Quavo & Takeoff - Only Built for Infinity Links : même s'il est grandement probable qu'un album posthume de Takeoff voit le jour, cet ultime ajout à ce qu'il aura apporté à la culture rap est réussi, d'autant plus qu'il arrive à tenir tête à son génial oncle. Un super disque. RIP Takeoff
Saboteur Mixtape Vol.1 : comme dit dans mon papier sur le site, je trouve cette tape assez prodigieuse. Entre les membres du label (Deen Burbigo, Eff Gee, Esso Luxueux, Ratu$), les proches reconnus (Nekfeu, Jazzy Bazz, Alpha Wann, Infinit’, Veust) et moins connus (OG L’Enf, Olazermi, Nubi), naviguent les révélations récentes La Fève, Prince Waly et Edge, tous excellents. C’est une formidable compil’ que nous proposent Eff et Deen, avec du vrai bon rap kické et technique, l’egotrip et le drip compris. Des morceaux géniaux, notamment Faux G, petit classique instantané.
SCH - Autobahn : tant qu’on est dans le rap francophone, autant y rester pour cette fin de classement. Avec le retour de SCH, qui revient avec une mixtape 7 ans après l’incroyable A7, à un rap plus sombre mais toutefois solaire, comparé à ce qu’il avait proposé l’an dernier dans Jvlivs II. Dans Autobahn, l’artiste d’Aubagne livre un concept-album très motorisé, presque crépusculaire, où ça découpe sec sur des prods très inspirées par le rap français des années 2000, à contre-courant des tendances actuelles. Une proposition s’il en est, qui a fini d’en décevoir certains, mais qui m’a passionné.
Prince Waly - Moussa : avec Prince Waly, je découvre la renaissance d’un homme miraculé en même temps qu'un artiste rap singulier. Son Moussa, premier album passionnant, est une réussite sur à peu près tous les points, puisqu’en plus d’être émouvant et technique, il est bourré de cœur et de passion. Aussi stylé qu’authentique.
JeanJass - Doudoune en été : Caballero et JeanJass ont chacun sorti un projet en solo cette année. Et c’est le Jeanj qui m’a le plus parlé avec cette Doudoune en été, véritable proposition de rap honnête, subtil et beau, sans pour autant oublier d’être impactant. Dans le mur, le premier morceau de l’album, est un petit chef-d’œuvre, aussi accessible que résolument moderne dans son approche pop. Incroyable. Le reste de l’album ne l’est pas moins.
Roméo Elvis - Tout peut arriver : on peut lui reprocher plein de choses. Mais Roméo Elvis sait proposer un rap musical et mélodieux, qui ne sacrifie pas pour autant une technique juste, une authenticité touchante et une sensibilité à fleur de peau. Très belle suite - très différente - de son Chocolat, sorti en 2019.
Porcupine Tree - Closure/Continuation : ainsi que leur concert à La Villette
Carpenter Brut : leur concert à La Villette
A.A Williams - As the Moon Rests
Fleet Foxes : leur concert à la salle Pleyel
Svaneborg Kardyb - Over Tage
Nils Frahm - Music for Animals : ainsi que son concert à la salle Pleyel
Thundercat : son concert à l'Élysée-Montmartre
Meshuggah - Immutable : ainsi que leur concert à l'Olympia
Devin Townsend - Lightwork
Rammstein - Zeit
The Wonder Years - The Hum Goes On Forever
Suzane - Caméo
Clara Luciani - Cœur
Death Cab for Cutie - Asphalt Meadows
As It Is - I Went to Hell and Back
Pomme - Consolation
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