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CRAZY RICH ASIANS (critique)

Il y a cinq ans aujourd'hui sortait aux États-Unis cette comédie romantique devenue culte assez rapidement : Crazy Rich Asians. Retour sur ce film par Jofrey La Rosa sur PETTRI.

Succès historique aux États-Unis, Crazy Rich Asians est une comédie romantique à l'américaine somme toute très classique, à la différence près que le casting ne ressemble par tout à fait aux visages qu'on a l'habitude de voir à Hollywood. En effet, comme son titre l'indique sûrement, le casting de ce film est constitué entièrement d'Asiatiques, fait n'ayant eu que quelques précédents à Hollywood : Au Rythme des Tambours Fleuris (1961), Le Club de la Chance (1993) ou Lettres d'Iwo Jima (2006). Parmi ces titres, seul le deuxième était lui aussi réalisé par un réalisateur asiatique, Wayne Wang, américain d'origine hong-kongaise. Ici, c'est Jon M.Chu qui a la dure charge de réaliser ce film très important pour la représentation des minorités à Hollywood. Parfois réalisateur vraiment intéressant (In The Heights, Sexy Dance 3D, la web-série The Legion of Extraordinary Dancers) ou simple yes-man (G.I.Joe : Conspiration, Insaisissables 2), il est aussi connu pour deux documentaires à la gloire de Justin Bieber, ainsi que pour un de ses clips assez fou : Beauty & The Beat.

Crazy Rich Asians est une vraie et belle comédie romantique. Une comme on en voit plus si souvent à Hollywood car le genre, très codifié, est un peu tombé en désuétude après que la comédie tout court ne se soit mise à parler aux/des spectatrices. C'est aussi un film symptomatique de l'attrait du marché asiatique – et en particulier du nouveau marché chinois – de la part d'Hollywood, qui produit (ou sauve) certains de ses titres depuis quelque temps grâce à ce public en pleine expansion. Et c'est donc une étape plus qu'importante dans la représentation des Asiatiques dans le cinéma américain, d'autant plus que le risque à largement payé, puisque le film est un immense succès, ayant fait plus de 170 millions de dollars au box office US, devenant ainsi la romcom la plus rentable depuis 10 ans. À l'instar de l'incroyable succès de Black Panther en début d'année (le film a un réalisateur et un casting principalement afro-américain ou africain), ayant fait plus sur le sol américain que le pourtant plus immédiatement rassembleur Avengers – Infinity War, Crazy Rich Asians est le témoin d'une société qui change et s'interroge sur la place de ses minorités.


Si Jon M. Chu fait un travail très efficace, racontant une histoire simple et rafraîchissante, dotée d'une direction artistique tout à fait propre, c'est le casting qui donne tout son charme au film. En tête, Constance Wu (Fresh Off The Boat) est Rachel Chu, l'héroïne à la fois intelligente et belle, un rôle de femme forte. Henry Golding (L'Ombre d'Emily) joue Nick Young, un très beau parti, toutefois un poil en dessous en prince charmant jamais salaud. Mais c'est bien dans les seconds rôles qu'on trouve des perles : que ce soit la magnifique Gemma Chan, interprétant Astrid, une femme aimante et trompée, contrainte par son milieu étouffant ou l'hilarante Awkwafina (Ocean's 8, Dude), une amie de Rachel outrancière et toujours de bon conseil. On retrouve également Michelle Yeoh (Tigre et Dragon, Mémoires d'une Geisha) qui interprète la mère de Nick, sorte de sorcière nuancée. Dans des rôles mineurs et pour la pure comédie, on a aussi Jimmy O. Yang, qu'on a déjà vu dans Silicon Valley, et le génial Ken Jeong, inénarrable interprète de Ben Chang dans Community ou de Leslie Chow dans les trois Hangover. En définitive, ce film très classique, rappelant les meilleures heures de la romcom hollywoodienne, est un véritable conte de fée moderne et exotique, drôle et évidemment nécessaire – mais pas forcement indispensable.

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